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Par : Nonibeau Gagnon-Thibeault – Journaliste

Le verdict du procès des deux anciens joueurs de hockey des Gee-Gees de l’Université d’Ottawa (U d’O), Guillaume Donovan et David Boucher, tous deux accusés d’agression sexuelle, sera rendu le 25 juin prochain. L’acte aurait été commis sur une femme à Thunder Bay, en février 2014, et l’incident a causé la suspension de l’équipe universitaire masculine de hockey la saison suivante.

L’agression sexuelle aurait eu lieu dans une chambre d’hôtel d’un des anciens joueurs de hockey. La présumée victime aurait eu une relation sexuelle consentante avec un des joueurs. Puis, Guillaume Donovan, selon son propre témoignage, avait été excité par les bruits de la relation, s’était déshabillé et avait approché les deux personnes en ébat. Selon Donovan et son compagnon de chambre, la femme aurait consenti en disant « ok ». La présumée victime a affirmé n’avoir jamais donné son consentement.

Une relation non consentie

Ensuite, le compagnon de chambre de Guillaume se serait retiré de la relation sexuelle. Donovan aurait continué la relation avec la présumée victime. Il ne se serait jamais adressé à la femme pour avoir son consentement, mais « elle n’a pas dit non », affirme-t-il.

Lors de cet acte, David Boucher, l’autre accusé, était dans une chambre voisine avec plusieurs coéquipiers, selon son témoignage. Ayant entendu des bruits dans la chambre de Donovan, lui et deux autres anciens joueurs des Gee-Gees se seraient déshabillés pour s’inviter dans la chambre de Donovan, aux lumières éteintes, afin d’observer l’action de plus près. Lorsque Donovan a ouvert les lumières, Boucher se serait caché parce que « c’était un moment un peu embarrassant ».

Boucher nie avoir eu tout contact avec la femme. La présumée victime, elle, affirme qu’elle a eu une relation sexuelle non consentante avec deux hommes, Donovan et Boucher.

Des mesures pour conscientiser les étudiants

Rappelons que le scandale avait causé en 2014 la suspension du programme de hockey masculin. L’U de O a repris le programme en 2016, en ajoutant de nouvelles directives.

« Tous les étudiants-athlètes participant aux équipes interuniversitaires et aux clubs compétitifs doivent accepter obligatoirement de se conformer aux nouvelles lignes de conduite », souligne Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, gestionnaire des relations avec les médias de l’U d’O. Ceux-ci doivent également assister à des séances obligatoires qui touchent notamment aux sujets de l’harcèlement sexuel, des incitations et de l’alcool.

Pour Patrick Grandmaître, entraineur de l’équipe masculine de hockey des Gee-Gees depuis le retour du programme en 2016, il est important de mettre au clair les règlements de l’équipe dès le début de l’année scolaire. Il insiste toutefois sur les limites qu’ont ces directives sur le comportement des joueurs.

Interdiction d’alcool en déplacement

« Au début de la saison, on a une discussion sur les règlements de l’équipe, à travers ce qu’on appelle une ligne directrice comportementale. Ensuite, ça reste que je dois quand même remettre ça à la bonne conscience de mes joueurs. On a 26 joueurs, on ne peut pas les suivre. Il faut que je me fie au bon jugement de ces jeunes hommes-là », explique Grandmaître.

De plus, un règlement temporaire instauré depuis 2016 interdit aux joueurs de consommer de l’alcool lorsque l’équipe se déplace à l’extérieur. « Je ne sais pas si ça s’applique aux autres équipes, mais on n’a pas le droit de consommer d’alcool sur la route [lors des parties extérieures]. On va continuer avec cette directive, c’est sûr », affirme Grandmaître.