Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique
Entrevue réalisée par Johan Savoy – Journaliste
À l’occasion de la fête Diwali qui se tient aujourd’hui, le 4 novembre, La Rotonde s’est entretenue avec Sudipta Verma, étudiante de troisième année en sciences politiques et administration publique à l’Université d’Ottawa. De confession hindouiste, elle explique cet événement symbolique, culturel et religieux qui représente également un moment de partage et de joie.
La Rotonde (LR) : Quel est ton parcours et quelles sont tes attaches avec la religion hindouiste ?
Sudipta Verma (SV) : J’ai grandi dans la région de Toronto en Ontario et plus précisément dans la ville de Brampton. J’ai passé la majeure partie de ma vie au Canada, mais je suis née en Inde tout comme mes parents. Ma mère est originaire de Delhi et mon père vient d’un État du nord nommé Uttar Pradesh.
Notre famille est de confession hindouiste, nous fêtons donc Diwali qui est un événement non seulement religieux, mais aussi convivial.
LR : Quelles sont les origines de Diwali et quelle est la signification de cette fête ?
SV : Diwali est une fête religieuse et culturelle qui concerne les personnes de religion hindoue, sikhe, jaïne et bouddhiste. Elle doit son origine à la victoire du Prince exilé Rām (dieu hindou) sur le Roi de Lankâ nommé Ravan, alors que ce dernier avait enlevé son épouse Sîtâ (déesse hindou). L’histoire s’achève par le retour du Prince Rām dans son royaume Ayodhya après quatorze ans d’exil. Diwali représente donc la victoire du bien sur le mal pour les Indien.ne.s.
L’histoire entourant cette fête est doublée d’une autre croyance. Celle-ci évoque que la déesse nommée Durga entrera dans votre demeure afin de la bénir ainsi que les personnes y habitant.
Il s’agit aussi d’un moment qui permet aux Indien.ne.s de se rencontrer et de passer du temps ensemble. C’est en quelque sorte le Noël des hindou.e.s.
LR : Quels sont les rituels pratiqués durant cette fête ?
SV : Les festivités durent cinq jours, mais le troisième jour est le plus important. Les rituels sont nombreux et variés. Tout débute avant la célébration avec le nettoyage et le rangement de la maison, de façon très minutieuse. Comme nous l’avons évoqué précédemment, la déesse Durga viendra nous rendre visite, il est donc important que la demeure soit parfaitement propre.
Ensuite, durant la fête, nous allumons des diyas qui sont des cierges fonctionnant à l’huile ou faits de cire. Nous en disposons tout autour de la maison de manière à ce qu’elle soit le plus allumée possible. Nous laissons également une diya allumée pendant la nuit de Diwali, et celle-ci doit s’éteindre d’elle-même. Nous laissons constamment les lumières allumées durant l’événement puisqu’il symbolise la victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres. La raison concerne aussi la venue de Déesse Durga, qui doit être en mesure de voir lorsqu’elle se rend dans votre maison.
Diwali comporte également des poojas qui sont des prières destinées au dieu Ganesh, dieu représentant le succès, et à la déesse Durga. Ces prières sont réalisées pendant quelques heures, et il s’agit vraiment d’un moment sacré. Cette année, Diwali [est] le 4 novembre, les poojas auront donc lieu majoritairement le soir puisque les gens seront occupés à préparer la fête, travailleront ou seront à l’école durant la journée.
Traditionnellement, les gens rendent visite à leur famille et leurs ami.e.s pour partager des bonbons et allument des feux d’artifice de tout genre. Tous les membres de la famille s’adonnent à ces activités ensemble et, souvent, quelques personnes du voisinage se joignent à eux.elles.
Finalement, nous nous habillons en tenue traditionnelle avec des vêtements neufs et nous réalisons un rangoli devant la maison, qui est une sorte de fleur dessinée avec de la poudre colorée.
LR : Comment célèbres-tu Diwali ici au Canada, et comment t’adaptes-tu lorsque tu es à l’université loin de ta famille ?
SV : Le jour de Diwali, ou la fin de semaine suivant la fête, je me joins à mes ami.e.s indien.ne.s et hindou.e.s et nous célébrons ensemble. Lors de ma première année, je suis allée, en compagnie d’une amie, dans un temple à Ottawa qui organisait une célébration pour l’occasion.
Cette année, je prévois de me joindre au pooja de ma famille par vidéoconférence et je distribuerai des bonbons à mes colocataires, mes collègues et quelques ami.e.s. Nous irons également dans un temple de la ville pour célébrer comme je l’avais fait lors de ma première année. Il s’agira donc d’une célébration plus modeste, mais tout de même agréable. Il n’est jamais simple de célébrer les fêtes culturelles et religieuses lorsque nous sommes loin de notre famille, mais j’essaie de rester connectée.