Journée franco-ontarienne : Entrevue avec Mastik et Pandaléon
– Par Alex Millaire et Didier Pilon –
Entrevue avec Mastik : « Qu’ils se le fourrent dans le cul leur esti de drapeau! »
Qui êtes-vous?
mastik. Des griots, des musiciens en apprentissage perpétuel, des paysans rockeurs… qui font les paiements minimums sur leurs cartes de crédit.
Quel genre de musique écrivez-vous?
Du rock anti-prémastiqué.
Comment écrivez-vous vos chansons?
Des fois, Chris va sortir avec des paroles et ou mélodies, des fois Simon va en sortir et on tâte ça en groupe. Surtout pour notre dernier album, D’sol et d’éther, on essaye autant que possible de puiser dans nos forces individuelles.
Où voyez-vous la musique francophone en Ontario dans 100 ans?
Ouf, c’est loin. De un, on ne va pas être là pour la voir. (…) J’espère qu’il n’y aura pas toutes ces frontières absurdes bullshit. Les frontières entre Québécois et Franco-Ontariens ou Franco-Canadiens, entre anglophones et francophones même. Il ne faut pas oublier qu’être francophone en Ontario inclut l’anglais. On a tous écouté et grandi avec de la musique anglaise et ça ne veut pas pour autant dire que c’est venu attaquer notre francophonie. Le drapeau, qu’est-ce que ça veut dire le drapeau? Qu’ils se le fourrent dans le cul leur esti de drapeau! Nous, on cherche à faire de la musique qui transcende ces bornes-là et qui parle pour elle-même sans toutes les contraintes qu’on y impose.
Quel genre de message souhaitez-vous transmettre par votre musique?
Il n’y a pas de message en particulier, mais plus une idéologie. Nous, on est tannés de se faire remplir de pleins d’idées de c’est quoi être musicien, c’est quoi être francophone. (…) De ces temps-là, c’est clair que la voix du peuple est largement ignorée, que ce soit en écologie, en politique ou dans les systèmes scolaires. Nous, on aimerait parler de ces trucs-là et faire notre contribution vers l’éveil du peuple.
Qui voulez-vous rejoindre?
Ceux qui ont tripé sur le rock et tous ceux qui vont continuer à triper sur le rock. C’est quelque chose de viscéral qu’on offre, que ça soit pour les 15 à 45 ans ou même les générations plus vielles qui ont écouté du Pink Floyd pis qui aiment encore le rock. Le rock, ça fait longtemps que ça existe.
Avez-vous un message pour les étudiants universitaires?
Lâchez pas, tabarnaque! Nous on fait ce qu’on aime. Mais il nous faut du bon monde en science, en politique, en communication. Alors, lâchez pas… puis achetez notre album.
Entrevue avec Pandaléon : « Pas de frontières »
Qui êtes-vous?
Pandaléon.
Quel genre de musique écrivez-vous?
Du rock. Quoi? C’est pas assez? On fait du rock ambiant avec une touche expérimentale. On essaie de faire le son le plus lourd, le plus gras. On aime ça jouer avec les machines, surpendre la foule.
Comment écrivez-vous vos chansons?
On compose vraiment tout à trois. Ce n’est pas juste un d’entre nous qui arrive avec une idée, on fait vraiment tout ça ensemble.
Où voyez-vous la musique francophone en Ontario dans 100 ans?
C’est intéressant qu’on nous demande ça. On voit notre musique comme toute autre musique, pas comme de la musique « franco-ontarienne ». On n’est pas un groupe franco-ontarien, on est un groupe rock, c’est différent! Individuellement, on est fiers d’être Franco-Ontarien, mais se définir comme groupe franco-ontarien, ça met des barrières. Nous, on écoute de la musique de partout et on ne s’impose pas de frontières.
Quel genre de message souhaitez-vous transmettre par votre musique?
Restez authentique. On vient de la campagne, donc on parle de ces expériences-là. On ne représente que ce qu’on a vécu.
Qui voulez-vous rejoindre?
Le monde qui trip sur la « muz » ; les êtres vivants, quoi! Si un chien veut acheter notre album, moi je veux ben le lui vendre. On me dit que Maya (le chien de Simon Poirier Lachance, percussionniste de mastik) chante sur le prochain album, peut-être qu’elle en voudra un.
Avez-vous un message pour les étudiants universitaires?
Merci, c’était cool. Soyez fier d’être Franco-Ontarien, mais ne vous faites pas brain washer par le drapeau vert et blanc.