– Par Émilie Deschamps –
Sous-titre : Le 11 janvier dernier, alors que Stephen Harper allait rencontrer les représentants des Premières nations, environ 2 000 personnes ont manifesté, guidées par des danseurs et par le rythme des tambours. Un peu partout au pays, des évènements semblables étaient organisés en cette journée nationale d’action du mouvement Idle No More.
Les manifestants ont quittés l’île Victoria, où la chef Theresa Spence jeûne depuis plus d’un mois, vers 11h pour se diriger pacifiquement jusqu’au Parlement. En chemin, Ramon Robinson, l’un des deux hommes qui jeûne avec Mme Spence depuis le début a eu un malaise, mais a refusé de quitter en ambulance. Dans un discours qu’il a par la suite donné devant le parlement, il s’est exclamé : « Harper, si tu veux nos terres, ce sera « over my dead body » ». Il a poursuivi : « Je me bats pour nous tous, je suis prêt à mourir, et je pèse mes mots. Je n’arrêterai pas tant qu’Harper n’exaucera pas notre souhait, qui est de rejeter le projet de loi C-45. »
Jean Sock, du territoire micmac, est aussi en grève de la faim depuis plus de 25 jours. Il a profité de son discours pour parler d’histoire : « Lorsqu’ils sont arrivés au Canada, à moitié affamés et à moitié morts, nos ancêtres les ont accueillis, ont partagés avec eux la terre sur laquelle ils vivaient, les remèdes qu’ils avaient, et maintenant, ils détruisent tout », s’est-il exclamé, en parlant d’environnement. Lui aussi a souligné qu’il n’abandonnerait pas son jeûne et qu’il était prêt à mourir.
Les demandes de l’Assemblée des Premières nations pour le fédéral
Dans des communiqués de presse datant du 11 janvier, le comité exécutif national de l’Assemblée des Premières nations demande, entre autres, au gouvernement fédéral de créer une commission d’enquête sur la violence faite aux femmes autochtones. Cette commission devrait se concentrer particulièrement sur les femmes disparues ou assassinées. Rappelons que selon l’initiative de recherche Sœurs par l’esprit, environ 600 femmes autochtones sont portées disparues ou ont été assassinées au cours des vingt dernières années.
L’Assemblée demande aussi la garantie d’avoir une « école des Premières Nations au sein de chaque Première Nation », chaque école devant être fondée sur la langue et la culture propre à sa nation. De plus, l’Assemblée dénonce « les structures financières actuelles » qu’elle considère « injustes, inefficaces et nuisibles à la relation » entre le Gouvernement canadien et les Premières nations. Elle demande aussi des changements dans ces domaines.
Le Premier ministre du Canada a rencontré certains chefs des Premières nations au cours de la soirée soirée et d’autres rencontres sont prévues dans un avenir rapproché. Toujours selon l’Assemblée des Premières nations, « le Premier ministre a écouté respectueusement les chefs et […] pour la première fois, a fourni un mandat clair pour des discussion de haut niveau sur l’application des traités. Le Premier ministre s’est aussi engagé à avoir des discussions de haut niveau sur les revendications globales. » Ces-dernières sont des ententes qui se négocient dans les régions du pays où les terres n’ont pas été cédées par des traités.
Déjà, un appel à une journée mondiale d’action pour Idle No More a été lancée pour le 28 janvier prochain, jour de rentrée parlementaire pour les députés fédéraux.