Jour du Souvenir à Ottawa : Les cérémonies attirent peu d’étudiants sur le campus
– par Clémence Labasse –
À Ottawa, le jour du Souvenir, qui commémore cette année les 100 ans du début de la Première Guerre mondiale, avait mardi une saveur particulière alors que les incidents du mois dernier étaient encore présents dans les esprits. La Rotonde revient sur les événements de cette journée.
Commémoration à l’U d’O
L’Université d’Ottawa (U d’O) a tenu mardi matin sur la terrasse Morisset une cérémonie pour commémorer les sacrifices des militaires canadiens à la guerre.
« Cette année, en raison des récents événements qui ont secoué le pays, les cérémonies ont une résonnance bien particulière. Il y a quelques semaines, deux membres des forces canadiennes ont perdu la vie », a entamé le recteur de l’Université, Allan Rock.
Ex-militaire et diplômé de l’Université d’Ottawa, le professeur Dave Blackburn est venu prononcer un discours, dans lequel en plus de faire référence aux événements du 22 octobre dernier, il a tenu à souligner l’importance de la santé mentale des vétérans et des familles. M. Rock a dit à La Rotonde juger le discours très puissant.
« Le tout était pour moi une occasion importante de rappeler l’importance de la contribution de nos forces militaires, dont les anciens de l’Université, au fil des années », a déclaré le recteur.
Maya McDonald, vice-présidente aux affaires de l’équité de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa, était présente pour déposer avec le recteur des couronnes de fleurs au nom des anciens de la communauté universitaire ayant perdu la vie au combat. « C’est une cérémonie importante, et c’est bien de donner l’occasion aux personnes de notre communauté universitaire qui ne peuvent pas se rendre au Parlement de pouvoir se recueillir », commente-t-elle.
Cependant, ce jour-là peu d’étudiants s’étaient rassemblés. L’audience, composée d’une centaine de personnes, comptait surtout des dignitaires, des professeurs et membres de l’administration, ainsi que quelques militaires.
Au Parlement, une cérémonie pas sans faux pas
La cérémonie, qui se tenait à l’endroit même où quelques semaines auparavant a eu lieu la fusillade, a accueilli cette année le plus grand nombre de spectateurs de son histoire. Selon le service de police de la ville d’Ottawa, une foule silencieuse et respectueuse de plus de 50 000 personnes était présente.
Les commémorations ont duré plusieurs heures, durant lesquelles ont eu lieu les discours de différents dignitaires et du premier ministre.
Si tous ces événements se sont déroulés sous haute sécurité, quelques faux pas n’ont pas pu être évités.
Le système de son de la cérémonie était défaillant, et la foule rassemblée sur place n’a pas pu entendre ce qu’il se passait pendant plus d’une heure.
Un homme en uniforme militaire décoré, qui prenait part aux célébrations et qui a accordé une entrevue à CBC, s’est révélé être un imposteur. Porter un uniforme militaire de façon frauduleuse est un crime au Canada, la police enquête.
Bientôt un jour férié?
La semaine dernière, le projet de loi C-597 proposé par le NPD est passé à l’assemblée le 5 novembre.
Ce projet de loi vise à modifier la législation déjà en place sur le statut de la journée du 11 novembre. Il s’agit d’en faire une fête légale, une journée de congé payé nationale. Celle-ci est déjà fériée pour les organismes relevant du fédéral, comme les fonctionnaires ou les militaires.
Cela étant, le droit du travail relevant de la compétence des provinces, le jour du Souvenir n’est pas férié pour une grande partie des Canadiens. En Ontario, au Québec, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, il n’est pas un jour de congé.
Ces discussions, à ce jour, relèvent plus d’un enjeu politique que législatif, ont déclaré à La Rotonde plusieurs professeurs de droit de l’Université d’Ottawa, sans vouloir commenter outre mesure.