– Par Alexandre Millaire –
Pilier de la scène folk ottavienne, John célèbre son dixième anniversaire de concerts hebdomadaires au Château Lafayette ce mercredi. L’interprète raconte à quel point l’expérience lui en a valu en tant qu’artiste, qu’entertainer et que personne.
Assis sur la terrasse du Café Nostalgica, lieu qui a lui aussi joué un rôle primordial dans le développement de l’artiste, John Carroll s’apprête à célébrer une décennie de mercredis soirs au Château Lafayette. Après plus de 500 prestations régulières, il se dit extrêmement reconnaissant d’avoir pu approfondir son métier au sein de sa communauté pour ainsi devenir l’artiste volubile et racoleur qu’il est maintenant. « Ça faisait longtemps que je jouais des concerts et j’étais venu là avec un certain montant d’atouts. Mais le fait de jouer un concert régulier, semaine après semaine, aux mêmes groupes de gens pose un défi complètement différent que de jouer les mêmes chansons bien léchées de ville en ville. Il faut trouver des moyens de rejouer le même matériel avec une énergie spontanée », confie-t-il. Ce que raconte l’artiste se confirme aisément lors de ses concerts, où la comédie et le blues se mêlent aux commentaires des gens et où les observations dérisoires du folklore d’antan résonnent dans son folk moderne.
Un homme d’aspect imposant au regard surnois, il semble toujours saisir la blague qui mijote sous la surface des choses. Ses paroles irrévérentes et pince-sans-rire, où le diable et le péché ne sont jamais bien loins, font preuve de cette perspective tragicomique (pense la chanson « The Night Before the Night Before Christmas »). Sa voix grincheuse et à demi-éteinte fait preuve du whisky et des cigarettes qu’elle a endurés et est accompagnée d’une guitare dont le jeu est à la fois précis et rocambolesque. Fred Guignon, Olivier Fairfield et Pierre-Yves Martel le joignent sur ses enregistrements et sur scène de temps sous le nom The Epic Proportions. Ceux-ci rehaussent les chansons d’arrangements blues-rock salauds et poussièreux, où la batterie est sèche et la guitare est reverbérante et criarde.
Ayant tout récemment terminé l’enregistrement de son quatrième album, celui-ci est attendu avec anticipation depuis Everybody Smokes in Hell, paru en 2012, et l’album de Noël A Christmas Carroll at The Château Lafayette, paru en 2008. Enregistré au Acoustic Grill dans le village de Picton, l’album cherche à capter l’énergie de la performance en direct tout en laissant place à quelques retouches en studio.
Vous pouvez voir John chaque mercredi au Château Lafayette ainsi qu’au Mouton Noir à Wakefield, le 5 décembre, accompagné de son groupe. L’entrevue se poursuit dans la section vidéo du site de La Rotonde.