Inscrire un terme

Retour
Actualités

Urgence climatique au pied du parlement

Par: Pascal Vachon, journaliste

C’est en scandant des « On est plus chauds que le climat », « Justin Trudeau, que diras-tu à tes enfants », que plus de 500 jeunes ont manifesté contre les changements climatiques vendredi après-midi. Les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa, de l’Université Carleton, de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et du cégep de l’Outaouais se sont réunis sur la colline du Parlement pour faire passer leur message.

Ottawa faisait partie d’une des 1 200 villes dans le monde ou les étudiant.e.s sont sortis dans les rues pour manifester. Ce vaste rassemblement en a surpris plus d’un. « C’est incroyable, je m’attendais à voir un petit nombre, mais l’énergie et l’engagement de ces jeunes-là sont incomparables. Ça me donne des frissons dans le dos de voir ça », s’émerveille Claude Bertrand, candidat aux élections fédérales pour le Parti vert dans la circonscription de Pontiac.

« Ça prouve qu’il y a un mouvement de solidarité et c’est quelque chose que j’espère qui va prendre de l’ampleur au fi l du temps », a affi rmé Mathieu Lévesque, président du programme de science politique à l’Université de Chicoutimi lors de sa prise de parole.

Le coup d’envoi a été lancé à midi alors que près d’une centaine de personnes regroupant enfants, adolescents et quelques adultes, étaient réunis près du Parlement. C’est près de 40 minutes plus tard que sont arrivé.e.s les urgence climatique au pied du parlement.  C’est près de 40 minutes plus tard que sont arrivé.e.s les  étudiant.e.s de l’Outaouais par la rue Wellington, provoquant la fermeture de la rue. Près d’une trentaine de minutes plus tard, c’était au tour des étudiant. e.s de l’Université d’Ottawa. Des membres des Premières Nations et des étudiant.e.s se sont adressé.e.s à la foule pendant près d’une heure.

Un Mouvement planétaire

Plus de 120 pays ont participé à cette marche planétaire. Au Canada, des mouvements ont notamment eu lieu à Winnipeg et à Montréal. Les participants à la marche se réjouissaient de voir que l’environnement faisait partie d’un si grand mouvement. « Ça fait chaud au coeur et ça prouve que la cause environnementale nous tient à coeur, nous la jeunesse. Ça prouve aussi qu’il faut faire quelque chose et les jeunes sont là aujourd’hui alors ça le démontre », ajoute Lévesque.

« C’est un sentiment d’accomplissement d’avoir réuni les étudiants à l’international. Le fait qu’on y participe tous fait en sorte que ça fonctionne », explique Nicolas Tremblay, membre exécutif de l’association étudiante de l’UQO. Ce mouvement fondé par des étudiant. e.s québécoi.se.s s’intitule La planète s’invite à l’Université. Le collectif a mobilisé près de 120 associations étudiantes québécoises et près de 150 000 étudiant.e.s en grève pour l’occasion.

« C’est un sentiment d’extase, je n’ai jamais organisé une aussi grande mobilisation étudiante », a dit Tremblay, quelques instants après la fi n de la manifestation.

La particularité de ce mouvement est qu’il donnait une voix aux plus jeunes; un élément crucial selon Tremblay. « Présentement au Parlement, ce sont tous des gens à l’aube de la retraite, alors il va falloir du monde pour prendre ces postes-là et je pense que ce sont les prochaines générations de notre âge qui vont avoir des opportunités de postes importants », s’enquit-il.

La planète s’invite à l’Université demande trois choses aux gouvernements : un programme d’éducation relatif à l’environnement, une loi permettant d’atteindre la cible de réduction des émissions mondiales de CO2 et fi nalement une plus grande transparence des politiciens concernant les investissements dans les énergies fossiles.

« Les déclarations de notre manifestation, c’est vraiment juste […] que le gouvernement respecte ses engagements. Donc c’est vraiment responsabiliser le gouvernement sur l’engagement qu’il a pris pour les changements climatiques.  », souligne Gabrielle Bédard, co-organisatrice de La planète s’invite à l’Université du côté ottavien.

Très peu de politiciens

Plusieurs pancartes condamnant les oléoducs du gouvernement Trudeau ont été fabriquées pour l’occasion. Par ailleurs, malgré le fait qu’elle était dans la région, la ministre de l’Environnement Catherine McKenna était absente vendredi. Même son de cloche du côté du premier ministre canadien. « C’est dommage qu’ils ne soient pas ici pour entendre [les jeunes]. On a une élection qui s’en vient dans six mois alors c’est à ce moment-là qu’il faut placer des gens qui sont prêts à faire changer les choses au pouvoir », croit Bertrand. Le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh était présent vendredi. Une autre marche serait pour sa part prévue pour le 27 septembre 2019 selon les dires de La planète s’invite à l’Université.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire