Par Slim Essid, Chef du pupitre Sports
Arrivé tout juste de l’Italie, de l’Université de Venise et originaire de Milan, Davide Casarin est déjà l’un des athlètes les plus connus et performants de l’Université. Élu sportif de la semaine, La Rotonde s’est entretenue avec lui afin de décortiquer sa carrière jusque-là, et pourquoi pas, en savoir plus sur ses projets d’avenir.
La Rotonde : Qu’est-ce qui t’a fait choisir la natation comme sport ?
Davide Casarin : Quand j’étais petit, je n’étais pas qu’un nageur, je jouais au football et pratiquais du Kayak. Après j’ai choisi la natation. J’ai continué le Kayak jusqu’à l’âge de 17 ans, après j’ai voulu continuer la natation, et continuer mes études à côté. Je n’avais pas assez de temps pour faire autre chose mais j’ai toujours aimé nager. Ma mère était maître-nageur depuis l’âge de 18 ans, comme emploi supplémentaire, et elle m’a donc encouragé. J’ai d’ailleurs commencé depuis que j’avais 5 ans. On ne peut pas dire que je suis professionnel, je passe beaucoup de temps dans l’eau certes, j’ai toujours aimé les compétitions, l’idée de m’améliorer à chaque fois, nager juste pour nager à l’entraînement n’est pas pour moi. Le but est toujours de s’améliorer. Beaucoup en Italie veulent juste nager, moi je veux aussi étudier, et donc faire les deux est vraiment idéal.
LR : Pourquoi l’Université d’Ottawa ?
DC : En fait il y a une sorte de partenariat entre Venise, le Canada, et les États-Unis. Mon programme est entièrement en anglais, et je sais que je peux le faire en français aussi. C’est pour ça que j’ai choisi de venir à Ottawa parce que je savais que j’aurais la chance d’être admis et que je pouvais prendre des cours bilingues. J’ai aussi été retenu en Angleterre, mais j’ai choisi le Canada parce que j’ai vécu à Lille (France) entre l’été 2014 et l’été 2015, et je voulais changer de continent.
LR: Penses-tu un jour devenir professionnel ?
DC : C’est assez compliqué, je ne sais pas honnêtement. Je ne sais ce que c’est au Canada de devenir professionnel. En Italie, il n’y a que Federica Pellegrini (Championne de Natation) qui a vraiment réussi. Ce n’est pas facile de gagner sa vie avec uniquement ce sport. Pour l’instant j’ai dans ma ligne de mire les Jeux olympiques de 2020, je nagerais jusqu’à ce moment-là, après je verrai. Je ne sais même pas où je vais être l’an prochain donc je ne veux pas tout miser sur la natation, je veux aussi construire ma vie à côté.
LR : Quel type d’entraînement est-ce que tu effectues ?
DC : Ce n’est pas un secret, de tant en tant en Italie, je vais chez une nutritionniste. Donc c’est surtout la nourriture… et bien sûr l’entrainement, le repos, la récupération, faire attention à ne pas se blesser. Pour l’instant, mon épaule n’est pas à 100% mais avec les kinés, on essaye de la gérer et jusque-là, on a réussi à la garder en sécurité. Je faisais d’ailleurs de la musculation jusqu’à ce que mon épaule me le permette. Le médecin m’avait dit de prendre du repos pour 3 mois, mais je voulais absolument participer aux prochaines échéances, donc on a cherché à atteindre cet objectif et à ne pas dépasser la limite. Par rapport à la qualité de nourriture, je mange beaucoup plus de légumes par rapport à avant, je bois beaucoup d’eau. Je mange des carbohydrates le matin puisque c’est à ce moment-là où je m’entraine. Oui, je dirais que le déjeuner est le repas le plus important par rapport à ma situation.
LR : Comment concilier la réussite collective et individuelle ?
DC : C’est justement cela qui change beaucoup de l’Italie au Canada. Ici, il faut souvent discuter avec le coach pour faire gagner l’équipe plutôt que se concentrer sur l’individuel et c’est vraiment le groupe qui t’aide à nager plus vite. Toi, bien sûr, tu dois toujours aussi donner ton plus. C’est quelque chose que tu construis tous les jours, et c’est pour ça qu’on passe beaucoup de temps ensemble, on a besoin de s’aider. Par exemple, je veux nager plus vite que Montana et lui de même, donc on se pousse vers l’avant. Cela nous oblige à se dépasser!
LR : Comment le sport t’a-t-il aidé dans ton quotidien ?
DC : Il y a le temps pour tout faire mais il faut apprendre l’organisation. Tu dois forcement ne pas perdre du temps. Quand t’as besoin de te concentrer, tu sais utiliser tes énergies de façon à ce que tu fasses de ton mieux. Cela t’aide même au niveau du stress, ça t’apprend à gérer la pression et te pousse à donner 120 %.
LR : Quels sont tes projets d’avenirs ?
DC : Je suis en économie et c’est un diplôme qui te pousse à continuer tes études. Le rêve, l’idéal, c’est une carrière diplomatique. C’est très compliqué, je ne sais pas si ça va m’amener jusque-là. Si je n’étais pas ici, j’aurais essayé des projets avec les Etats-Unis, avec le partenariat entre l’Université de Venise et Harvard. Mes études me donnent aussi la possibilité de me spécialiser dans plusieurs secteurs. En Italie, on doit faire un petit projet de fin d’étude, mon projet serait l’aspect économique de l’immigration. Avant de boucler l’entrevue, je voulais remercier le coach Dave Heinbuch, Danika Smith, responsable des étudiants athlètes et Sue Hylland, Directrice des Services des Sports, qui m’ont aidé à rester ici avec toute la procédure qui était complexe et qui ont voulu que je reste. Je les remercie, je suis content qu’ils aient cru en moi! Et mes coéquipiers également. En France, j’ai nagé et ça s’est très bien passé, mais ici je sens davantage ce qu’est d’être dans une équipe, au-delà de la natation.