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Intrus aux élections partielles : Head-Chen à la conquête de l’Université

19 octobre 2015

Par Yasmine Mehdi

 

Un intrus s’est introduit dans la liste des candidats des élections partielles. L’individu en question ne paie pas de frais de scolarité, se montre peu coopératif avec les médias et est le seul à se présenter pour deux postes. Qui est cet homme aux liens nébuleux avec la sphère politique étudiante?

 

Éric Chen était inconnu à la politique étudiante jusqu’à ce que ses affiches électorales envahissent les murs du campus, il y a près d’une semaine. Le mystère qui plane sur Chen ne s’arrête pas là : une source anonyme a appris à La Rotonde qu’il était marié à Robert Head, le représentant des étudiants diplômés au Bureau des gouverneurs (BdG) de l’Université d’Ottawa (U d’O).

 

La vie personnelle d’Éric Chen n’est techniquement pas d’intérêt public. Cependant, le fait qu’il ne paie pas de frais de scolarité et convoite un poste qui lui donnerait le pouvoir de voter sur la hausse de ceux-ci l’est. En effet, en vertu du règlement 22 de l’Université, parce qu’il est le conjoint d’un employé à temps plein de l’U d’O, ses frais de scolarité sont pris en charge par l’établissement.

 

Rappelons que Robert Head a fait l’objet de plusieurs articles dans La Rotonde après qu’il ait voté en faveur d’une hausse des frais de scolarité. Le comportement du représentant a été désavoué ouvertement par l’Association des étudiants diplômés (GSAÉD), qui soutient que celui-ci aurait agi à l’encontre des intérêts étudiants.

 

Rien n’empêche toutefois Chen de se présenter au Sénat et au BdG. Au paragraphe 3.1.7.3 des règles électorales, on peut lire : « Une candidate peut se présenter simultanément pour un poste auprès du Sénat de l’Université ou du Bureau des gouverneurs. » Il est aussi écrit qu’un candidat qui se présente pour le Sénat et qui n’a pas de concurrence, comme c’est le cas pour Éric Chen, n’aura pas à se soumettre à un vote de confiance et sera tout simplement élu.

 

CE QU’ON SAIT D’ÉRIC CHEN?

 

Spoiler : pas grand-chose. Alors que tous les candidats aux élections partielles se sont rendus aux bureaux de La Rotonde pour parler de leur plateforme plus en détail, Éric Chen n’a pas trouvé le temps de nous rencontrer en personne ou même de nous parler au téléphone, en raison de ses examens de mi-session, dit-il. Il a toutefois accepté de répondre à quelques-unes de nos questions, par courriel. Ce qu’on sait de lui est donc tiré de ses réponses et de sa plateforme.

 

Éric Chen est étudiant de deuxième année en infirmerie à l’U d’O. L’homme d’origine taïwanaise a immigré au Canada il y a sept ans. Cumulant 12 ans d’expérience professionnelle, il a fait trois ans de service militaire, a été enseignant pendant quelques années et, plus récemment, a travaillé dans le domaine de la santé en tant qu’infirmier pour les personnes âgées.

 

Dans son courriel, il mentionne avoir une famille, mais ne précise en aucun cas que son mari est déjà membre du BdG, bien que questionné explicitement sur ses liens avec la sphère politique étudiante.

 

CE QU’ON NE SAIT PAS D’ÉRIC CHEN.

 

Où commencer? Tout d’abord, alors que tous les candidats pour le BdG (voir p.6) ont fait de la hausse des frais de scolarité un enjeu clé de leur plateforme électorale, Chen n’en a pas glissé un mot dans la sienne.

 

Lorsque La Rotonde lui a demandé si, comme Robert Head, il voterait pour la hausse des frais de scolarité, le candidat a évité le sujet : « Je voterai dans les meilleurs intérêts de mes électeurs. Sur tous les enjeux – au Sénat comme au Bureau des gouverneurs. Mes votes seront informés et responsables. »

 

Un autre enjeu dont l’homme ne parle pas est la francophonie. Alors que grand nombre des candidats ont mentionné leur intérêt à défendre le bilinguisme dans leur plateforme, ou au cours d’entrevues, Chen n’en fait nullement allusion.

 

L’aura mystérieuse du candidat intrigue. Oliver Parker, candidat rival pour le BdG, confie n’avoir rencontré Chen qu’une seule fois et ne pas avoir eu l’occasion de discuter avec lui. « Ce que je sais à propos d’Éric est ce que j’ai lu sur ses affiches », déclare le jeune homme.

 

Une chose est claire cependant : les étudiants ont le droit de savoir qui les représente et si ces personnes ont leurs intérêts à cœur. Quant à Éric Chen, notre source s’inquiète : « Basé sur les actions de son mari au Bureau des gouverneurs, je ne crois pas que c’est le type de représentant dont nous avons besoin. Nous avons besoin d’un représentant qui va défendre nos besoins et non de quelqu’un qui va voter en faveur de nous faire payer plus d’argent à l’Université. »

 

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