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Insécurité linguistique chez les Franco-Ontariens : Une réalité problématique

18 janvier 2016

Boni Guy-Roland Kadio 

L’insécurité linguistique des Franco-Ontariens est un sérieux problème, a constaté Pierre Calvé, professeur de l’Université d’Ottawa (U d’O) et ancien doyen de la Faculté d’éducation. Cette situation a pour conséquence une assimilation linguistique, explique-t-il en énonçant des causes et des solutions qui se trouveraient au niveau institutionnel de l’U d’O.

« L’insécurité linguistique des Franco-Ontariens est une situation qu’on doit prendre très au sérieux », soutient-il. Pour le professeur, la condition principale de survie de la communauté francophone est la conservation de son « habitat naturel », c’est-à-dire que « la communauté doit avoir une masse critique d’individus qui vivent dans un lieu assez concentré pour qu’il y ait des institutions disponibles, par exemple, l’accès à des écoles, des centres culturels et sportifs » et que le « milieu de vie de cette communauté permette de continuer ».

Pour lui, l’attitude est une donnée importante pour atteindre la stabilité sociale. Cette attitude se définit comme « la fierté de sa langue, l’importance qu’on accorde à sa langue qui commence à la maison, où les parents transmettent à leurs enfants l’importance de leur langue ».

Parallèlement, qu’en est-il du rôle de l’U d’O dans la lutte contre l’insécurité et l’assimilation linguistiques des Franco-Ontariens?

« L’Université d’Ottawa a une excellente politique de bilinguisme. On peut parler de bilinguisme institutionnel et de bilinguisme individuel. Pour ce qui est de la responsabilité de l’Université envers le bilinguisme institutionnel, je crois qu’elle fait d’immenses efforts et réussit très bien. Plus de 75 % des cours de premier cycle sont offerts dans les deux langues; on vise 85 % en 2020 », explique le professeur.

Ceci étant dit, il encourage l’U d’O à créer des conditions favorables à l’épanouissement de cette culture, surtout dans une université où les francophones sont devenus minoritaires. Selon lui, il faut des espaces francophones, des associations d’étudiants francophones, car « c’est aussi la responsabilité des étudiants » d’assurer la survie du français sur le campus.

Ezer Pélissier, étudiant à l’U d’O, se dit du même avis : « L’assimilation linguistique, c’est un enjeu pour notre communauté francophone et pour une société bilingue. À l’Université, des fois, les exigences linguistiques en anglais sont moins élevées qu’en français, donc ça peut aussi nous pousser à suivre des cours en anglais, même si on est fier de notre français ».

 

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