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Initiative Devonshire : Un partenariat entre l’industrie minière et les ONG

18 novembre 2013

– Par Marc-André Bonneau –

Une discussion portant sur l’Initiative Devonshire, qui a pour but de favoriser le développement de communautés à l’internationale touchées par les activités d’industries minières canadiennes, a eu lieu le lundi 11 novembre dernier à l’édifice Desmarais de l’Université d’Ottawa (U d’O). Une salle comble a suivi le colloque avec attention.

L’Initiative Devonshire a pour objectif de créer un partenariat entre des organismes non gouvernementaux (ONG) et des acteurs de l’industrie minière, dans le but d’améliorer le développement de communautés touchées par l’extraction de minéraux. Le forum public a réuni quatre conférenciers qui ont discuté des implications du développement de ces communautés. Le partenariat avec l’U d’O, selon le site de l’Initiative, « permet à l’U d’O et à l’Initiative Devonshire de trouver des façons de travailler en collaboration en fonction des opportunités ». Le forum de lundi a entre autres servi, selon Allan Rock, recteur de l’U d’O, à « examiner les activités de Devonshire ». L’U d’O héberge l’Initiative depuis 2010. De plus, la possibilité que des étudiants et des enseignants s’engagent dans le cadre de stages ou de recherches a été présentée comme un élément justifiant la présence d’un partenariat avec l’industrie minière et l’Université. Notons que sur les treize ateliers qu’a menés l’Initiative dans les trois dernières années, sept ont eu lieu à Toronto, alors que l’emplacement des autres activités n’a pas été spécifié.

Une plateforme de discussions

L’Initiative Devonshire a été présentée par M. Rock « non pas comme une organisation ou une ONG, mais un endroit où différents points de vue peuvent se rencontrer pour discuter des enjeux ». Ted Thomas, directeur général de l’Initiative Devonshire, Ben Chalmers, représentant de l’Association minière du Canada, Stephen Brown, enseignant à l’École d’études politiques, ainsi qu’Ian Thompson, coordinateur pour Kairos Canada, ont présenté différentes implications de ce partenariat entre l’industrie minière et les ONG. Le besoin de transparence et la présence de conflits d’intérêts sont les thèmes qui sont le plus ressortis des discussions.

Industrie minière et liberté d’enseignement

Une brulante période de questions a précédé le forum. Le sujet de la liberté d’enseignement a fait surface après l’intervention de Rachel Thibeault, enseignante à l’U d’O, qui s’est montrée indignée par les difficultés de publier sans censure certaines recherches qui portent sur les conséquences de l’industrie minière. Mme Thibeault a expliqué que les individus dans sa situation font face à la possibilité d’être la cible de poursuites-bâillon venant de l’industrie. Ceci pourrait être le cas si une compagnie minière juge diffamatoire les publications de l’enseignant(e). Ces poursuites sont habituellement utilisées pour limiter les possibles contestations.

Le rôle de l’U d’O

M. Rock a indiqué que les organisations adossant l’initiative, telles que Save the Children Canada et l’UNICEF, ont favorisé la présence d’un tel partenariat sur le campus puisqu’elles ont beaucoup d’expérience relative aux droits humains dans les pays en voie de développement. Il a également rappelé que l’association entre les industries minières, les ONG et l’Université a pour but de trouver des solutions. C’est, selon le recteur, « une chose dans laquelle une université devrait s’engager ». Commentant les problèmes qu’a fait face Mme Thibeault, ce dernier lui a recommandé de s’adresser à l’Initiative Devonshire et de s’associer à d’autres académiques pour mettre fin « aux abus qui sont faits dans le système judiciaire et à leur exploitation de leur dominance économique », rajoutant que ces recherches sont cruciales pour la présence d’un débat public. Aucune consultation publique n’a pris place avant la signature de l’accord entre plusieurs compagnies minières et l’U d’O, qui travaillent maintenant en complicité. Comme M. Rock l’a précisé, seule « une discussion à la table avec certains doyens » a eu lieu avant la signature du partenariat.

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