
Indigenize the vote: Sensibiliser les jeunes autochtones à l’importance du vote
Par Frédérique Mazerolle
En réaction aux histoires de disparitions et de meurtres non-résolus de femmes autochtones ainsi que la violence structurelle faite aux communautés autochtones, plusieurs groupes, en cette période d’élection fédérale, tentent de sensibiliser la population canadienne à ces enjeux. Le 1er octobre dernier avait lieu l’évènement « Indigenize the vote » organisé par l’A7G, l’Association des sept générations, en partenariat avec l’Odawa Native Friendship Centre, dans le but d’interpeller les jeunes votants à agir.
La Rotonde s’est entretenue avec Gabrielle Fayant, l’une des organisatrices principales de l’évènement. Originaire de Fishing Lake Métis Settlement en Alberta, Mme Fayant est également la co-fondatrice de l’A7G et fait aussi partie de la Commission canadienne des Nations unies.
« Nous avons ressenti le besoin d’avoir une discussion autour de la prochaine élection et de rassembler les jeunes autochtones pour discuter de ce qui est important pour eux, dans un espace sécuritaire », explique Mme la co-fondatrice de l’A7G.
En effet, l’évènement a été créé dans le but de répondre à plusieurs questions, dont « Allez-vous voter? », « Avez-vous besoin de voter pour le même parti que celui pour lequel vos parents votent? » et « Quel parti sera le plus apte à répondre à mes besoins en tant que jeune autochtone? ».
Des ateliers ont eu lieu pour justement amener les jeunes à exprimer leurs idées et leurs opinions dans un lieu sécuritaire. « Nous avons également fait un exercice de vote, où les jeunes peuvent se pratiquer à voter », développe Mme Fayant.
Le plus important selon cette dernière, c’est que les jeunes autochtones comprennent que leur voix compte autant que tout autre citoyen canadien, mais que c’est en votant de façon stratégique et informée que les choses changeront.
« La jeunesse autochtone a énormément brillé de façon politiquement engagée dans les dernières années, surtout au niveau des enjeux sociaux et environnementaux », déclare-t-elle. « Pour eux, c’est également un outil d’apprentissage, car nombreux sont ceux qui voteront pour la toute première fois. »
La position de Mulcair
Le gouvernement fédéral de Harper a été longuement critiqué pour son manque de jugement et d’intérêt envers les communautés autochtones, notamment avec le nombre croissant de femmes autochtones qui sont assassinées ou qui disparaissent chaque année sans qu’une attention juridique accrue ne soit mobilisée.
À l’aube de l’élection fédérale, Thomas Mulcair, chef du Nouveau Parti démocratique, dit vouloir « refermer l’espace » qui sépare les Canadiens non-autochtones et les Canadiens autochtones. Reste à savoir si ses propos se concrétiseront.