
Il survit à trois cancers: un exemple de persévérance et de ténacité
– Par Mylène Charette –
David Lamontagne, un étudiant de l’Université d’Ottawa (U d’O), a livré un combat contre le cancer tout en complétant son baccalauréat en sciences environnementales avec une mention d’honneur.
Le parcours universitaire est semé d’obstacles et, dans le cas de David Lamontagne, ceux-ci ont été nombreux et de taille. Touché par la maladie, il a songé à abandonner ses études, mais il a trouvé auprès de sa famille l’inspiration et la force nécessaires pour les poursuivre. Le personnel de l’U d’O lui a également offert du support par l’envoi de courriels et de cartes et une conseillère du programme coop lui a même rendu visite.
Un honneur bien mérité
La cérémonie de collation des grades du 28 octobre dernier revêtait donc une signification toute particulière pour lui. « Ça m’a permis de tourner la page, j’ai commencé ma 3e année de baccalauréat en 2009 et je le termine en 2012 », souligne l’étudiant originaire de Kapuskasing. L’Université l’avait d’ailleurs approché afin qu’il prononce le traditionnel discours d’adieu lors de la cérémonie. « Au début, j’étais hésitant parce que, oui, c’est un honneur, mais c’est quelque chose d’extrêmement stressant […]. Je savais très bien qu’ils s’attendaient à ce que je parle de mon histoire », avoue-t-il.
Même s’il a éprouvé certaines difficultés à faire le récit des défis qu’il a dû surmonter au cours de ces six années, faire ce bilan lui a permis de passer à une nouvelle étape, en acceptant ce dur épisode: « J’avais l’impression d’avoir enlevé un poids de mes épaules.
De nombreuses rechutes
Ce poids, ce sont les trois cancers et les deux rechutes auxquels il a dû faire face. Son histoire débute en 2008 alors qu’il est âgé de 18 ans et qu’on lui diagnostique un premier cancer. La tumeur est retirée par voie chirurgicale, mais une première rechute survient alors qu’il est en 3e année de baccalauréat, en stage coop au gouvernement fédéral. Les traitements de chimiothérapie ont bien fonctionné, mais l’avant-diagnostic représentait un défi : « J’avais des maux de dos épouvantables, j’allais constamment aux urgences et ça a pris sept mois avant de me faire diagnostiquer », affirme-t-il avec une légère exaspération dans la voix. Une tumeur relativement grosse exerçait une pression sur ses reins, lui causant des crampes intenses.
La deuxième rechute survient brusquement, peu de temps après, laissant place à un grand découragement. « Au début, tu t’apitoies sur ton sort. Tu commences à te demander si ça vaut la peine de se battre. Au début, je n’y croyais pas vraiment parce que le diagnostic était contre moi mais, avec le temps, j’aimais mieux le faire avec la meilleure attitude possible pour les gens autour de moi », affirme cet amateur d’arts martiaux. Les effets secondaires provoqués par les traitements de chimiothérapie et les transplantations de cellules souches étaient très difficiles à supporter: « Les traitements étaient si intensifs que j’étais médicamenté à un point tel que j’ai perdu la notion du temps. »
Le jeune homme, âgé aujourd’hui de 25 ans, terminera en avril 2013 une formation en enseignement, ce qui lui permettra de réaliser son souhait d’enseigner les sciences. David Lamontagne est maintenant en rémission depuis bientôt un an et demi.