Il faut nous mobiliser contre la culture du viol sur les campus de nos universités
Nous écrivons cette lettre à titre de membres du corps professoral de l’Université d’Ottawa pour exprimer notre appui et solidarité à la présidente de la Fédération des étudiantes et étudiants de l’Université d’Ottawa, Madame Anne-Marie Roy. En amenant dans le domaine public, la question de la participation de ses collègues masculins à du clavardage sexuel dégradant au sujet d’une jeune femme leader, elle a permis de façon très courageuse de faire la lumière sur la misogynie quotidienne qui infecte nos campus et qui constitue un obstacle à l’expression d’un véritable leadership.
Nous avons besoin de plus de femmes comme Madame Roy, qui font le choix de braver les projecteurs et de faire rougir les peureux en libre circulation, pour nous habiliter à créer un environnement éducatif qui favorise le respect et encourage l’innovation ainsi que la croissance. La misogynie nous fait reculer – elle ne nous fait pas avancer.
Les quatre hommes occupant des postes de représentant étudiant ont apparemment démissionné de leur fonction. Nous attendons de voir si des étudiants de l’Université d’Ottawa vont demander des explications à ces hommes et s’ils vont se rallier pour appuyer le Recteur de l’Université. Il est venu le temps d’une discussion sur les besoins et les intérêts des étudiants sur le campus et sur les normes d’intégrité dont nous sommes en droit de nous attendre de ceux qui sont élus et à qui sont confiés les privilèges de la représentation, incluant l’appui financier pour leurs frais de scolarité qu’ils reçoivent en raison de leur élection.
Nous invitons aussi l’administration de l’Université d’Ottawa à faire preuve de leadership. Les preuves s’accumulent et montrent que notre campus ainsi que d’autres dans l’ensemble du Canada sont mis au défi par ce qui est convenu d’appeler « la culture du viol », une culture qui normalise et célèbre la violence contre les femmes. Nous ne devons pas sous-estimer le coût personnel payé par des femmes comme Madame Roy lorsqu’elles agissent, mais aussi le sentiment de perte que nous ressentons lorsque des femmes, des chercheures, des professeures, des administratrices boudent la sphère publique parce qu’elles ont peur d’être attaquées. Il est temps de nous donner un plan d’action.
Elizabeth Sheehy
Louise Lemyre
Monica Gattinger
Constance Backhouse
Penelope Simons
Valerie Steeves
Jane Bailey
Rakhi Ruparelia
Colette Parent
Daphne Gilbert
Deborah Landry
Joanne St Lewis
Linda Cardinal
Victoria Barham
Jennifer Bond
Ron Melchers
Christabelle Sethna
Irvin Waller
Nicole LaViolette
Louise Bélanger-Hardy
Jamie Liew
Francois Larocque
Gabrielle St-Hilaire
Martha Jackman
Rosemary Cairns Way
Carissima Mathen
Suzanne Bouclin
Victoria Barham
Steven Bittle
Holly Johnson
Chantale Tie
Claude Denis
Christine Bruckert
Nathalie Chalifour
Darren O’Toole
Frederick John Packer
Jennifer Kilty
Jackie Huston
Kathryn Campbell
David Wiseman
Daniel dos Santos
Maritza Felices-Luna
Angela Cameron
Lynda Collins
Vanessa Gruben
Ian Kerr
Jennie Abell
Teresa Scassa
Natasha Bakht
Anne Uteck
Yves Le Bouthillier