– Par Émilie Deschamps – 

Une cinquantaine de personnes, membres de Premières nations ou alliés, se sont réunies au Centre des congrès d’Ottawa, le vendredi 25 janvier, pour un forum jeunesse sur Idle No More.

Au cours de l’après-midi, les participants se sont répartis en cinq groupes de discussion qui ont abordé des thèmes comme l’activisme, l’éducation, les traités et l’environnement. Chaque atelier était animé par des personnes référence en la matière. Brigit Tolley des Sœurs par l’esprit, un groupe qui se préoccupe des femmes autochtones disparues ou assassinées, et Russell Diablo, un analyste des politiques touchant les Premières nations, étaient notamment présents.

L’idée d’organiser un tel forum est venue d’ Angela Bercier, étudiante à l’Université d’Ottawa en études autochtones : « J’avais l’impression que ma voix n’était pas toujours entendue et j’ai compris que beaucoup de jeunes avaient la même impression, beaucoup se tournent vers l’alcool et parfois même le suicide parce qu’ils cherchent leur place, mais ne la trouvent pas. »

Gabrielle, la deuxième organisatrice du forum, ajoute: « C’est quelque chose que j’avais en tête depuis longtemps. Durant les manifestations, j’ai remarqué que les jeunes étaient là, mais ils n’ont pas encore mis leurs opinions sur papier et cet événement était l’occasion de le faire. »

Dire au revoir à Theresa Spence

Angela Bercier revient sur cette journée de discussion: « Je suis très satisfaite de la journée d’aujourd’hui, c’était vraiment agréable, mais en même c’était triste de se dire au revoir. » Mme Bercier a été organisatrice pour le jeûne de Theresa Spence. Comme la chef d’Attawapiskat a mis fin à son jeûne la veille du forum, la petite communauté qui s’était formée sur l’île Victoria s’est dissoute au cours de la journée.

« J’ai dû dire au revoir à Theresa », poursuit Mme Bercier, « et c’était triste. Elle est retournée chez elle et je me suis demandée ce que j’allais faire à partir de là. Nous étions tellement occupés dans les dernières semaines. Mais je sais qu’il reste plein de choses à faire. » Mme Bercier prévoit maintenant organiser un forum de jeunes semblable à celui d’Ottawa, dans son Manitoba natal.

Gabrielle, qui a aussi soutenu la chef Spence dans les dernières semaines, était heureuse que celle-ci ait mis fin à son jeûne. « Je suis contente qu’elle ait enlevé ce fardeau de ses épaules, maintenant, c’est à nous de poursuivre le travail », a‑t‑elle confié.

Angela Bercier a aussi participé au processus d’élaboration des cinq demandes présentées par l’Association des étudiants en études canadiennes et autochtones, pour décoloniser l’Université d’Ottawa. Elle souligne que l’intérêt de ces demandes est, entre autres, de donner l’opportunité aux étudiants d’en apprendre plus sur les Premières nations: « Deux des problèmes sont l’apathie et l’ignorance, et ce n’est pas de la faute des étudiants, c’est qu’il y a un manque d’éducation sur ce que vivent les Premières nations. »

Et ça continue…

Le groupe de discussion sur l’activisme a rappelé que d’autres événements sont déjà prévus par des représentants des Premières nations, dont une manifestation le 14 janvier devant le Parlement. Cette dernière est organisée par la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières nations du Canada, sous le thème « Ayez un cœur ». Le groupe Sœurs par l’esprit fera également valoir sa cause en cette journée de Saint-Valentin.