Photo Emilie Azevedo
Par Emmanuelle Gingras, Journaliste
Six activistes au profond dévouement au cœur d’une modeste petite salle, ça résonne ! C’est le 29 novembre dernier, au Centre de recherche des droits de la personne de l’Université d’Ottawa, que la rencontre I am a Human Rights Defender: This is MY STORY présente des voix futures contre la violence faite aux femmes.
Faisant partie du Sister to Sister Mentorship Program, les cinq femmes sur place ont été sélectionnées par le Nobel Women’s Initiative. Il s’agit d’un « programme qui cible les jeunes militantes pour les droits des femmes dans des pays en conflit », explique Enas Abdaljawwad, l’une des militantes.
La rencontre débute avec une minute de silence afin de reconnaître que l’Université d’Ottawa repose sur des territoires Algonquins et pour honorer toutes les femmes s’étant battues pour les droits de la personne. C’est ensuite en une heure qu’Enas Abdaljawwad, Carrington Christmas, Ivette Estefania Galván García, Pamela Okoroigwe et Shunlei Yi élaborent sur leurs expériences et les raisons de leur implication.
Qui sont-elles ?
Enas Abdaljawwad travaille pour Palestinian Working Woman Society for Development. Leur devise : renforcer le droit de la femme au cœur d’un système patriarcal inéquitable. « [La] contribution [des femmes] au processus de développement, la promotion des droits politiques, économiques et civiques des femmes […] et être un support mental pour elles » sont des objectifs de l’organisation non gouvernementale, d’après la jeune activiste. « La Palestine repose sur sa plus grande arme : l’éducation », ajoute-t-elle.
De son côté, Ivette Estefania Galván García est coordonnatrice du Strategic Litigation Committee avec le Centre for Indigenous Rights. Travaillant au Mexique, la jeune activiste souhaite neutraliser les menaces quant aux agressions faites aux femmes « dont les narcotrafiquants sont presque toujours responsables ».
C’est larmoyante que Pamela Okoroigwe du Nigeria parle à son tour de la violence faite aux femmes de son pays. Travaillant pour le Legal Defence and Assistance Project, celle-ci aborde les failles de la loi, aveugles à la violence familiale. Leur devise : changer les perceptions et faire comprendre aux femmes leurs droits.
Shunlei Ti travaille pour l’Action Committee for Democracy Development. Venant d’une famille militaire du Myanmar, celle-ci a pu constater les tensions politiques menant à de la violence de la part des forces policières, sous un gouvernement civil de plus en plus autoritaire.
Enfin, Carrington Christmas raconte la réalité des communautés autochtones du Canada. Elle pose la question de l’impact du colonialisme ainsi que le manque d’accessibilité des communautés actuelles. « Le Canada est un pays qu’on appelle humanitaire, mais ce n’est pas tout le monde qui a accès à ses richesses ! » En effet, il semblerait que plusieurs réserves sont toujours en déficit quant aux accès fondamentaux, ce que la jeune militante souhaite revendiquer.