
Hockey masculin : « On a eu un "wake up call" » – Réal Paiement
– Par Philippe Marceau-Loranger –
Le Gris et Grenat a entrepris la saison avec de grandes ambitions. Rapidement désillusionnée avec une maigre victoire au terme des six premiers matchs, la troupe de Réal Paiement a su renverser la vapeur et entamer sa route vers la rédemption.
Dès l’amorce de la saison régulière, les Gee-Gees durent composer avec un calendrier hostile. Leurs trois premiers matchs, se soldant par des revers, avaient lieu sur la route, et non pas contre des pieds de céleri : les Universités de Toronto, Ryerson et McGill. Si le gain de 8 à 1 contre Nipissing pour l’ouverture locale eut l’effet d’un baume, celui-ci fut éphémère, les Ottaviens pliant l’échine à deux autres reprises par la suite. Durant cette séquence peu enviable, les Gee-Gees accordaient en moyenne plus de quatre buts par rencontre. L’entraîneur-chef Réal Paiement, à ce sujet, reconnait ses torts et fait son mea culpa : « Dans le camp d’entraînement, j’ai mis l’accent sur l’offensive, et force est d’admettre qu’on n’a pas assez travaillé notre jeu collectif en défensive. Je trouve que l’on n’a pas donné tant de chances de compter, mais celles que l’on donnait à nos adversaires, c’était des chances en or dans l’enclave. Je dois dire que notre nouveau gardien, Warren Shymko, qui n’avait pas l’expérience d’un tel calibre de jeu, a aussi stabilisé ses performances et récemment, il nous offre du jeu beaucoup plus constant ».
Partis pour la gloire
Par contre, une fois la fatidique séquence arrivée à terme, les Gee-Gees furent intraitables, enfilant neuf victoires, entre autres contre les excellentes formations de Queen’s, de Western et de Waterloo. « Il s’agissait de bien assimiler le système défensif et de l’appliquer à la lettre », explique le co-capitaine des Gee-Gees, Guillaume Donovan. « On a vraiment travaillé notre jeu dans notre zone, et ça nous a permis d’améliorer notre relance, et donc notre production offensive ». Donovan ne pouvait pas si bien dire, car au moment de mettre sous presse, l’offensive du Double G se pointait au deuxième rang du circuit avec 63 buts inscrits en 16 matchs, pour une moyenne supérieure à quatre buts par rencontre. Qui plus est, les Ottaviens comptent en leurs rangs deux prolifiques marqueurs, soit Stephen Blunden et Alexandre Touchette. Blunden arbore une fiche de 23 points en 15 matchs, bon pour le neuvième rang des marqueurs au hockey universitaire canadien, tandis que Touchette trône au neuvième échelon pour les buts marqués, avec dix buts. Cependant, il serait erroné de croire que l’attaque du Gris et Grenat ne repose que sur ses deux piliers, selon Paiement. « La clé, c’est vraiment l’équilibre de nos quatre trios. Tout le monde met la main à la pâte, et la preuve, on n’a aucun problème de confronter le premier trio adverse avec notre quatrième unité. J’ai même des joueurs sur la galerie de la presse qui pourraient facilement jouer n’importe où dans notre alignement ».
De plus, l’impact des nouveaux venus commence à être de plus en plus tangible au sein de l’équipe, alors que Rock Régimbald et Mathieu Guertin apportent une profondeur indéniable à l’attaque, tandis que Nicolas Therrien et Gabriel Vermette amènent de la stabilité à la ligne bleue. À ce sujet, Donovan note une acclimatation graduelle, mais somme toute réussie des recrues. « Ils commencent à mieux connaître leurs rôles parmi nous. C’est sûr que souvent, ils se font de faux préjugés au sujet de notre ligue et sont surpris du calibre. Mais je crois que cette période d’adaptation est derrière eux, maintenant, leur rôle est bien défini ».
Dans le camp des Gee-Gees, une pause salutaire leur permettra de souffler jusqu’au 4 janvier, puis ils reprendront du poil de la bête notamment face aux puissantes formations de Carleton, McGill, UQTR et Lakehead, ce qui selon Donovan, sera une excellente préparation en vue des éliminatoires.