La Rotonde s’est entretenue avec Yanick Evola, l’entraîneur-chef de l’équipe de hockey féminin de l’Université d’Ottawa (U d’O). Il a discuté de son approche avec les athlètes ainsi que de sa passion pour le hockey.
Yanick Evola se prépare pour le début de la saison et il a des objectifs clairs pour son équipe. « Progresser à tous les jours, ne pas trop regarder longtemps en avant, ne pas regarder en arrière, avancer au jour le jour et travailler sur la cohésion de groupe. En ce moment, c’est quand même un groupe jeune de dix recrues. On est encore dans un mode de bâtir l’équipe ».
Évoluer dans la continuité
Evola cherche toujours à garder ce qui a marché dans son système dans le passé et à l’adapter aux nouvelles situations qui se présentent. « À toutes les années, on change les choses pour garder la motivation des joueuses et s’adapter à nos adversaires. À la fin de la journée, on a toujours un système de jeu basé sur l’offensive et on compte continuer à bâtir dans cette même veine-là ». Si les Gee-Gees parviennent à adhérer aux enseignements d’Evola, cette année les femmes seront peut-être en mesure de se classer dans le top 10 du SIC et d’avoir de longues séries éliminatoires.
Cependant, tout cela sera déterminé par les joueuses. « Moi malheureusement je ne joue pas sur la glace. Si les filles veulent être compétitives ; ce sont les filles qui vont faire la différence. Si tout le monde amène cette attitude-là pendant toute l’année, on va à la guerre à chaque partie et on est confiants qu’on va avoir une bonne saison », souligne l’entraîneur-chef.
S’adapter aux langues
Certaines des joueuses sont bilingues tandis que d’autres ne parlent que le français ou l’anglais. Evola tient ses pratiques et s’adresse aux filles dans les deux langues pour que tout le monde reçoive bien le message, mais également pour que celles qui sont unilingues puissent apprendre une autre langue. Selon l’entraîneur, « c’est exceptionnel être bilingue ».
Hockey féminin un jour, hockey féminin toujours
Avant d’être entraîneur, Evola a joué dans le Midget AAA, le junior majeur et il a passé cinq ans comme joueur à l’Université Saint-Françis-Xavier, où il a obtenu un baccalauréat en éducation physique. Il s’est ensuite dirigé vers Montréal, où il a fait sa maitrise en psychologie du sport. Yanick Evola a eu la chance d’entrainer Kim St-Pierre, Charline Labonté et Caroline Ouellette, de grands noms du hockey féminin. Il a fait ses débuts dans le hockey féminin lorsque France St-Louis, qui selon Evola est la Wayne Gretzky du hockey féminin et qui au temps était propriétaire de l’Action de Montréal (maintenant les Stars), l’a poussé à prendre la charge de son équipe. Yanick Evola a accepté et est tombé amoureux du côté féminin du sport national. « Ça fait 15 ans que je suis avec les femmes et j’apprends encore à gérer la clientèle féminine », mentionne-t-il.
Recrutement
Evola a des connexions dans le milieu du hockey qui l’informent de certaines joueuses qu’il devrait recruter ou surveiller. Il examine aussi les membres des équipes provinciales, notamment du Québec et de l’Ontario. Lorsqu’il a une joueuse sous son radar, il fait beaucoup de rétroaction auprès des entraineurs pour savoir quel type de personne est l’athlète. Pour Evola, la qualité de la personne est aussi, si pas plus importante que la qualité de l’athlète.
Evola reconnait avoir tendance à favoriser les jeunes hockeyeuses du Québec. « En Ontario, dans les Maritimes, elles font leur secondaire et elles ont 17-18 ans après. Au Québec, elles doivent faire le Cégep et après elles sont plus matures, elles ont vécu seules, elles sont plus fortes physiquement et elles savent ce qu’elles veulent dans la vie », soutient-il. Présentement, parmi les 26 joueuses de l’équipe, il n’y en a que huit qui ne sont pas originaires du Québec.
Leadership collectif
Cette année, aucune femme ne portera de « C » sur son chandail chez les Gee-Gees. Un groupe de leadership travaille avec les entraineurs, représente la mentalité du vestiaire et a une forte éthique de travail. Chaque vendredi, le groupe se rencontre avec les entraineurs et discute de la gestion de l’équipe. « Les lettres sur la glace, c’est pour le show, pour parler aux arbitres. Un capitaine c’est un leader sur la glace, quelqu’un qui est prêt à se battre, qui vient préparer à tous les jours. Que tu aies un « C », un « F », un « W » sur ton chandail, ce n’est pas ça qui compte, ce qui compte c’est être fier de ton équipe et venir travailler tous les jours pour aider ton programme à progresser », soutient l’entraîneur.
Rivalité… interne?
Les Gee-Gees ont souvent rivaux avec l’Université Carleton et certaines joueuses croient que McGill ou Montréal sont les plus grandes rivales de l’équipe. Evola a toutefois une opinion différente. « La plus grande rivale des Gee-Gees, c’est les Gee-Gees. Qu’on joue contre Carleton, qu’on joue contre McGill, c’est nous qui allons faire la différence, donc il faut venir préparés à tous les jours. »