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Arts et culture

Histoire d’amour à Saint-Pétersbourg avec Marise Gasque

8 Décembre 2020

Crédit visuel : Valé­­rie Soares – Photo­­graphe

Entrevue réalisée par Thelma Grun­­disch – Jour­­na­­liste

Diplômée en lettres françaises de l’Université d’Ottawa, Marise Gasque est professeure de français, traductrice et écrivaine. Le 11 novembre dernier, elle a publié son premier roman intitulé La Neva pour se retrouver, aux éditions L’Interligne. L’auteure revient sur cette histoire d’aventure et d’amour adolescent, et se confie sur ses inspirations et ses difficultés.

La Rotonde (LR) : De quoi parle votre premier roman ?

Marise Gasque (MG) :  C’est l’histoire de Méganne, une adolescente bien normale de 16 ans, qui se retrouve en Russie avec ses deux meilleures amies, puisque le père d’une d’elles habite là-bas.

Elle tombe amoureuse d’un serveur de restaurant qui ne parle ni le français ni l’anglais. Ils vont donc avoir une relation un petit peu secrète malgré les stricts règlements du père de son amie. Une relation qui ne passe pas par les mots, mais qui est quand même une relation amoureuse bien vivante.

LR : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire un roman jeunesse ?

MG : J’ai toujours aimé lire quand j’étais adolescente, et quand j’ai commencé mes études universitaires […], je me suis retrouvée avec plein de classiques de la littérature à lire et je n’ai pas vraiment eu la chance de faire des lectures plus personnelles.

Donc, quand je pense au plaisir de lire, je suis vraiment ramenée à mon adolescence […]. J’ai toujours en tête les personnages et questionnements qu’on a à cette période.

LR : Qu’est-ce qui a inspiré le personnage de Méganne ? Est-ce difficile, en tant qu’adulte, de se mettre dans la peau d’une adolescente aujourd’hui ?

MG : C’est sûr qu’il y a un peu de moi dans Méganne. J’étais une adolescente qui voulait à tout prix avoir un copain, qui tombait amoureuse facilement, et qui avait des ami.e.s, mais pas trop.

Mais j’ai aussi essayé de voir un peu la réalité aujourd’hui, et de penser aux adolescent.e.s avec leurs cellulaires et leurs technologies, qui ont comme un autre monde que moi je n’avais pas. Donc, j’essaie de former une adolescente [moderne] qui, peut-être, me ressemblerait si j’avais son âge aujourd’hui […].

Mais je me suis surtout beaucoup basée sur ce que j’ai lu et sur ce que j’ai vu. Je me suis notamment inspirée de mes élèves, et je leur ai posé quelques questions pendant le processus d’écriture ; j’essayais de les observer, ou encore d’écouter leurs conversations pendant les pauses.

LR : D’où vous vient cet attrait pour la Russie ?

MG : J’ai eu la chance de visiter la Russie il y a quelques années pendant deux jours, et c’était vraiment spectaculaire. On était dans un restaurant, et il y avait un serveur qui ne comprenait ni le français ni l’anglais justement. Je me suis rendue compte qu’il y avait un langage universel qui était là.

Je pense que c’est vraiment là que [l’idée de cette histoire] a commencé à naître dans mon esprit. J’ai donc écrit, fait des recherches […], et reçu l’aide de certaines personnes russes afin de m’assurer que le roman était fidèle à la réalité.

LR : En tant que traductrice et professeure de langue, pourquoi avoir choisi de représenter une relation dans laquelle la communication ne passe pas par les mots ?   

MG : Les langues m’ont toujours passionnée, donc ça ne m’étonne pas que mon premier livre parle de ça. Je pense qu’écrire une histoire d’amour avec des « je t’aime » […] c’est clair, mais ce n’est pas quelque chose qui venait me chercher.

Alors que là, il a ce quelque chose de mystérieux qui m’attire, comme la Russie, étrangère et mystérieuse, ou encore ce regard-là de l’autre, de l’étranger. Finalement, on comprend l’essentiel sans vraiment se connaître non plus, et ça c’est quelque chose qui me plaisait.

LR : Dans le résumé, vous décrivez une histoire d’amour. Mais après avoir lu le livre, l’amour ne semble pas forcément être le point principal de l’histoire, vous ne trouvez pas ?

MG : C’est vrai, si l’on pense à une histoire d’amour entre un couple […]. Mais je dirais que c’est un roman d’amour sous toutes ses formes : l’amour paternel, l’amour dans une relation de couple, mais aussi l’amour pour son pays.

Donc je pense que c’est un livre où on s’aime, mais peut-être qu’on s’aime mal, ou qu’on a de la difficulté à se le montrer dans certaines instances. Ça peut aussi être une histoire ou l’on cherche un peu qui on est […], et même ce que l’on veut vraiment pour être heureux.euse.

Et puis c’est aussi une histoire d’amour personnel. Essayer de s’aimer soi-même ; c’est un peu ça, finalement, être adolescent.e. 

LR : Est-ce que vous envisagez une suite ?

MG : J’ai une suite en tête, et je veux voir où vont les choses […]. J’aimerais bien que certains personnages qui sont en Russie se retrouvent au Canada, dans un autre environnement, pour voir comment ils vont interagir ensemble. J’aime bien les fins ouvertes, qui laissent les lecteur.rice.s réfléchir.

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