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Hausses « illégales » des salaires : L’Université et les professeurs devront s’expliquer devant la justice

12 septembre 2016

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Par Nicolas Hubert

Le 21 décembre dernier, après plusieurs mois d’échanges infructueux avec l’administration de l’Université d’Ottawa (U d’O), l’Association des professeur(e)s de l’Université d’Ottawa (APUO) a déposé une plainte contre son employeur afin de porter devant la justice l’augmentation salariale de deux hauts administrateurs, soit la vice-rectrice à la recherche, Mona Nemer, qui a bénéficié d’une hausse de 120 % entre 2011 et 2014, et le doyen de la Faculté de médecine, Jacques Bradwejn, qui a perçu, sur la même période, une augmentation de 36 000 $. En vertu de la Loi sur la responsabilisation du secteur public, l’APUO dénonce l’illégalité de ces hausses salariales.

L’U d’O demande l’annulation du procès

Suite aux démarches de vérification judiciaire entreprises par l’APUO l’hiver dernier, l’U d’O a déposé une motion de contestation devant la Cour de justice de l’Ontario afin d’annuler le recours en justice. L’établissement a obtenu un délai allant jusqu’au 21 juillet 2016 afin de présenter ses arguments. Ce délai n’ayant pas été respecté par l’Université, une nouvelle échéance allant jusqu’au mois de novembre lui a été accordée.

La présidente de l’APUO, Jennifer Dekker, estime que la firme engagée par l’Université pour assurer sa défense, Hicks Morley, aurait « soit oublié, soit négligé de déposer les documents nécessaires devant la Cour afin de ralentir l’action en justice ».

Chargée des relations avec les médias de l’U d’O, Isabelle Mailloux-Pulkinghorn précise, quant à elle, que « l’U d’O entend faire valoir ses arguments en temps et lieu », tout en récusant les chiffres présentés par l’APUO. En effet, selon elle, « la divulgation des traitements dans le secteur public de l’Ontario [Sunshine List] de 2014 reflète la rémunération versée à Mme Nemer comme titulaire d’une chaire professorale pour la période de juillet 2011 à avril 2014 », et non son revenu annuel.

L’U d’O confirme néanmoins qu’entre 2011 et 2015, la professeure Nemer, en tant que titulaire d’une chaire professorale, « a reçu une rémunération annuelle de 30 000 $ en appui à ses travaux », en plus de son revenu annuel de base en tant que vice-rectrice à la recherche et professeure permanente de la Faculté de médecine.

L’APUO appelle à une administration universitaire plus éthique

C’est justement le cumul des fonctions universitaires et des salaires qui les accompagnent que dénonce l’APUO. Pour Mme Dekker, c’est avant tout une question d’éthique, car ces pratiques consistent à « voler de l’argent aux étudiants ».

En amenant cette affaire devant les tribunaux, l’APUO entend se battre pour que les montants attribués aux administrateurs de l’Université d’Ottawa soient reversés aux étudiant.e.s sous forme de bourses ou de programmes universitaires.

L’APUO n’attend d’ailleurs pas le verdict d’un éventuel procès pour agir. En 2015, elle a déjà procédé à plusieurs travaux afin d’évaluer les salaires des administrateurs à la lumière de la valeur de leur travail au sein de l’Université. Reste à savoir si ces arguments sauront convaincre un juge en novembre prochain.

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