Crédit visuel : Andrey Gosse
Par Pascal Vachon- Journaliste
Si la tendance se maintient, c’est un gouvernement minoritaire qu’auront les canadiens.ne.s le 21 octobre prochain. La Rotonde, a exploré les différents sondages et analyses effectués par quelques maisons de sondage afin de forger un portrait des résultats finaux.
La réponse change de jour en jour, mais un constat est clair; il s’agira probablement d’un gouvernement libéral ou conservateur. Pour l’instant, les deux partis seraient encore loin des 170 sièges nécessaires pour obtenir la majorité, alors que près de 160 sièges seraient rouges contre 140 sièges bleus.
Coude à coude
Plusieurs firmes de sondages ont avancé qu’un peu plus de 60 % des électeurs se partageront les votes entre le Parti conservateur et le Parti libéral. Les libéraux, en avance avec 34 % et 31 % des votes, si l’on se fie aux scénarios avancés par les firmes Ekos et Forum.
Les maisons de sondages Nanos, Ipsos et Angus Reid prévoient une avance du Parti conservateur qui bascule entre le 3 % et le 7 % sur le gouvernement libéral. Des sondages effectués par les firmes Léger et Mainstreet mettent le Parti libéral et le Parti conservateur sous un pied d’égalité avec 34 % des intentions de vote.
Le site de projections électorales Qc125 avance que les libéraux auraient 38 % de chances de sortir des élections avec un gouvernement majoritaire, contre un 15 % de chances pour les conservateurs.
Le système électoral ferait toutefois en sorte que le Bloc québécois serait le troisième parti à récolter le plus de sièges, soit 18, selon Qc125. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti vert les suivraient avec 13 et 3 sièges. Le Parti populaire du Canada et son chef Maxime Bernier seraient, d’après les sondages de Qc125, en danger de perdre leur siège dans leur comté de Beauce. Toutes les firmes de sondage donnent entre 11 % et 14 % d’intentions de vote au NPD. Le Parti vert et le Bloc québécois pourraient récolter entre 5 % et 11 % des voix.
En Ontario et ailleurs
L’Ontario est la province qui pourrait faire pencher la balance en faveur d’un gouvernement Trudeau ou Scheer. En 2015, 39 circonscriptions bleues sous le gouvernement Harper sont passées au rouge. Lors des élections provinciales ontariennes de 2018, 29 de ces circonscriptions sont passées au bleu, sous Doug Ford. En date du 2 octobre, 39 % des Ontarien.ne.s comptaient voter rouge et 30% pour les conservateurs, selon la firme Léger.
Qc125 compte 15 comtés ontariens sur 26 dans lesquels les libéraux sont en danger de perdre leur premier rang. 42 % des Ontarien.ne.s se disent moins susceptibles de voter pour Andrew Scheer à cause de Doug Ford, selon un sondage d’Angus Reid.
Les Maritimes et le Québec seraient pour les libéraux avec environ 40 % des intentions de vote. Les provinces de l’Ouest penchent pour les conservateurs, surtout dans les Prairies canadiennes où le parti d’Andrew Scheer pourrait récolter entre 50 % et 65 % des voix. Il est toutefois à noter que les libéraux ont gagné du chemin depuis le début de la campagne dans les Prairies, sans toutefois inquiéter les conservateurs.
En Outaouais, les libéraux semblent être en voie de continuer leur lancée de 2015. Les candidat.e.s de Justin Trudeau dans Hull-Aylmer, Pontiac et Gatineau frôlent tous le 50 % d’intentions de vote. Leur principale compétition n’a réussi qu’à récolter entre 15 % et 20 % des intentions de vote.
Ottawa rouge
Qc125 a analysé que la région d’Ottawa devrait rester rouge le 21 octobre prochain. Le site de projections électorales prévoit une réélection facile pour la ministre de l’environnement Catherine McKenna dans la circonscription d’Ottawa-Centre avec près de 44 % des intentions de vote. Ottawa-Vanier, la circonscription dans laquelle est située le campus de l’Université d’Ottawa, devrait aussi rester sous la bannière rouge.
Le comté de Kanata-Carleton promet une lutte entre la libérale Karen McCrimmon et la conservatrice Justina McCaffrey. Pour l’instant, McCrimmon mène la course avec près de 4 % d’avance, avec une marge de manoeuvre de près de 7 %. La région de Carleton est l’exception puisque le progressiste-conservateur Pierre Poilievre devrait garder son siège acquis en 2015.
Les victoires libérales dans les circonscriptions ottaviennes devraient donner au Parti libéral près de six sièges au Parlement.
Comme en 2015 ?
En 2015, les sondages en début de campagne donnaient au NPD, au Parti libéral et aux conservateurs l’égalité. À mesure que la campagne avançait, les libéraux et les conservateurs ont pris les devants dans les sondages. Dans les deux dernières semaines de la campagne, les libéraux ont vu leurs intentions de vote augmenter de façon considérable. Les libéraux l’avaient finalement emporté majoritairement.