– Par Moussa Sangaré-Ponce –
La rivalité entre les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa et les Ravens de l’Université Carleton fait autant partie d’Ottawa que le Parlement ou le canal Rideau. La rivalité entre les deux universités est symbolique pour les athlètes qui portent le Gris et Grenat, mais l’est-elle aussi pour ceux de l’autre université ottavienne?
Les athlètes de Carleton comprennent ce que la rivalité représente, mais pour eux, les matchs contre l’U d’O ne sont que deux parmi tant d’autres. « La Classique de la capitale a plus d’importance pour moi parce que c’est la rivalité d’une ville. Sur un plus grand plan, ce match est vraiment une autre étape à franchir pour notre équipe pour atteindre notre but : gagner un championnat national », partage Natasha Plaskacz, joueuse de troisième année pour l’équipe de basket féminin des Ravens. Pour d’autres comme Thomas Scrubb, le fait que les deux équipes soient de la même ville ne fait pas nécessairement une rivalité. « Je pense que c’est une rivalité tant que les deux équipes ne s’aiment pas », affirme le joueur de cinquième année pour le pro- gramme de basketball masculin.
Rivalité en termes de sport seulement
Pour bien des partisans, la rivalité entre les deux universités va au-delà des sports. Pourtant, pour Scrubb et Plaskacz, la rivalité avec le Gris et Grenat reste sur le terrain de basket uniquement. Beaucoup de joueuses des Ravens et de l’U d’O ont joué ensemble ou se sont affrontées au fil des années, ce qui, selon Plaskacz, a créé un « respect mutuel » entre les deux équipes. Pour Scrubb, le fait qu’il n’interagisse pas avec les Gee-Gees en dehors des matchs fait en sorte que la rivalité est seulement quelque chose qui reste strictement aux matchs.
Bien que les deux soient en accord sur ces faits, ils diffèrent dans leurs opinions sur l’importance de la rivalité et de la Classique de la capitale pour les partisans et les médias. « Je pense que la rivalité est plus importante pour les fans et les médias », mentionne Plaskacz. « Pour beaucoup, cette rivalité est plus grande que le sport et c’est une façon pour eux de démontrer leur [fierté] ».
Scrubb, quant à lui, ne pense pas que la rivalité soit plus importante pour les partisans et les médias. Cependant, il reconnait que «les médias font un bon travail à [promouvoir le match] et que les partisans sortent en plus grand nombre, ce qui est toujours bien ».
Plaskacz reconnait aussi qu’il y a une grande différence dans le comportement de la foule lorsque les Ravens affrontent le Gris et Grenat au Ravens Nest, l’aréna où les matchs sont disputés à Carleton. « Nos fans font certainement plus de bruit lorsqu’on affronte Ottawa. Surtout depuis que l’équipe de football est revenue et que maintenant il y a le match Panda. Il y a plus de fierté d’école et la rivalité est plus grande que jamais », affirme-t-elle.
D’autres rivaux ailleurs au pays
Les Gee-Gees et les Ravens ont peut-être une des rivalités les plus symboliques des Sports interuniversitaires canadiens (SIC), mais pour Carleton, il y a d’autres programmes qui peuvent être considérés des rivaux. « Ottawa est assurément un de nos plus grands rivaux, mais je ne les considèrerais pas nos plus grands rivaux. Le SIC est plein d’équipes talentueuses. [Les deux divisions] dans notre conférence ont des équipes qui sont toutes aussi bonnes et qui sont aussi inquiétantes », explique Plaskacz. Scrubb, lui, voit deux autres équipes qui sont dans la mire des Ravens. « McMaster et Ryerson sont aussi deux vraiment bonnes équipes. Comme équipe, on ne veut pas perdre contre personne, peu importe de quelle ville ils viennent! », déclare le Raven.
Respect mutuel
Thomas Scrubb est non seulement une des étoiles des SIC, mais également du basketball au Canada. Son frère, Philip et lui ont été nommés membre d’Équipe Canada l’été dernier pour une série de matchs d’exhibition en Europe. Les deux frères ont pu jouer avec et contre d’autres talents canadiens, incluant des joueurs de la NBA comme Andrew Nicholson du Magic d’Orlando, Kelly Olynyk des Celtics de Boston et Cory Joseph, joueur de rotation pour les Spurs de San-Antonio, les champions de la NBA. Les frères Scrubb sont deux des trois meilleurs joueurs au pays, mais pour Thomas, le troisième porte un maillot aux couleurs des Gee-Gees et est non seulement une légende pour le programme de basket à Ottawa, mais pour l’entièreté du programme des sports : Johnny Berhane- meskel. Lorsque La Rotonde lui a demandé qui était le meilleur joueur au pays entre lui, son frère ou quelqu’un d’autre, Thomas Scrubb a répondu : « Je pense que Johnny BasketballTM est le meilleur joueur au pays ».
Moments mémorables
Les deux athlètes de Carleton ont toutefois eu des moments et des victoires mémorables contre Ottawa. Lorsque La Rotonde leur a demandé quels étaient leurs matchs préférés et les plus mémorables contre le Gris et Grenat, la joueuse de deuxième année a répondu que c’était la victoire contre l’U d’O qui a permis à son équipe d’atteindre les nationaux lors de sa première année comme recrue désignée (ce qui la rendait inéligible). Thomas Scrubb quant à lui a donné une réponse plus récente. « Le moment le plus mémorable pour moi, en jouant contre les Gee-Gees, était la finale des [Sports universitaires de l’Ontario] de l’an dernier, lorsqu’ils nous ont battus et ont dansé sur le terrain. Mon moment préféré était une semaine plus tard lorsqu’on les a battus dans la finale du SIC ».