– Par Sinda Garziz –
Une conférence portant sur l’importance du gaz de schiste, considéré comme étant l’énergie révolutionnaire du 21e siècle, s’est tenue mercredi dernier dans l’enceinte du pavillon Desmarais de l’Université d’Ottawa.
Cette conférence a été organisée par le cabinet de la vice-rectrice du Collaboratoire la recherche énergétique et politique de l’Université d’Ottawa, avec la collaboration du NATO Council of Canada. La Rotonde était présente au panel des discussions pour rapporter les points les plus importants de la conférence.
La révolution du gaz de schiste, alimentée par le développement de la fracturation hydraulique et le forage horizontal, a transformé l’image de l’énergie des États-Unis, alors que les hydrocarbures qui étaient autrefois rares sont maintenant abondants. Cette technique révolutionnaire pourrait réduire ou même éliminer le besoin d’importations dans un avenir proche. Mais cela ne se fera pas sans implications géopolitiques de l’énergie, de la défense et de la sécurité concernant les relations canado-américaines et les intérêts politiques. La technique se dit révolutionnaire, étant une solution aux changements climatiques et qui est protectrice de l’environnement.
La conférence a été inaugurée par un mot de François Carrier, directeur du Bureau de la recherche internationale de l’Université d’Ottawa, qui a insisté sur l’importance du soutien aux chercheurs et du travail accompli par le Bureau pour se procurer les fonds nécessaires à la subvention des recherches sur l’énergie.
Mme Gattinger, a ensuite pris la parole pour présenter les intervenants et pour donner un aperçu de la ligne centrale qui allait guider les discussions. Celles-ci avaient pour but d’amener des idées fraiches pour développer le travail des chercheurs.
Le Dr. Tuncay Babali, ambassadeur de la République de la Turquie au Canada, a expliqué en premier lieu que l’extraction du gaz de schiste a commencé suite à une hausse remarquable des prix du gaz naturel et du pétrole. C’est une énergie qui pourrait remplacer ces deux dernières à moindre coût, mais dont la procédure d’extraction reste quelque peu risquée. « Je pense que le gaz de schiste va révolutionner le secteur de l’énergie ainsi que les intérêts qui dictent le type de relation entretenues entre les pays sur la scène internationale », explique Dr. Babli. « Mais ce sera seulement via une volonté politique internationale qu’on trouvera les mécanismes nécessaires pour utiliser ce gaz qui se trouve dans plusieurs pays de l’Afrique, de l’Europe, et en Turquie, en Chine, en Argentine, aux États-Unis et au Canada. Le résultat sera très satisfaisant. On remarquera des changements significatifs au fil des années », affirme-t-il.
La conférence s’est poursuivie avec une brève présentation du Dr. Stephen Blank, conseiller spécial au Collaboratoire de l’Énergie, de la Recherche et de la Politique de l’Université d’Ottawa, portant sur le lien qui existe entre l’exploitation du gaz de schiste en Turquie et son expansion économique impressionnante, qui lui a permis d’être la 17e puissance économique dans le monde et la sixième en Europe. Il ajoute aussi que la position géographique de la Turquie a beaucoup contribué à la sécurité de l’énergie dans le monde. « Beaucoup de projets d’importation du gaz passe la Turquie. La Turquie est considérée comme étant un pays de transit pour la commercialisation de l’énergie dans le monde », explique-t-il. Enfin il a conclu en soulignant l’importance de favoriser cet échange en insistant sur des valeurs telles que la transparence, la stabilité, la simplicité, la non-discrimination et la réflexivité des coûts qui vont assurer le partage des ressources.
La dernière intervention a été celle de d’Henry Perrin Beatty, président de la chambre canadienne du commerce, qui a porté essentiellement sur l’impact qu’a eu le gaz de schiste sur le Canada. « Le gaz de schiste sera par ailleurs l’énergie qui va remplacer [le pétrole] petit à petit et qui permettra le développement, la richesse et la prospérité des prochaines générations », a déclaré M. Perrin Beatty. Il a conclu en mettant l’accent sur le rôle que jouera cette nouvelle énergie qui, avec une méthode d’extraction adéquate, respecterait l’environnement et réduirait les effets du réchauffement climatique. Cette conclusion a d’ailleurs suscité la réaction d’un participant de la conférence, pour qui une bonne extraction du gaz qui respecte l’environnement ne résoudra pas ce problème à long terme car le gaz de schiste reste une énergie non renouvelable qui s’épuisera un jour. Selon ce participant, tant qu’il n’y aura pas d’ententes établies à l’échelle globale pour limiter et contrôler l’utilisation du gaz de schiste, la problématique concernant les changements environnementaux se stabilisera pour une période donnée, mais ne sera pas résolue.