
Gala du Mois de l’histoire des Noirs : Une histoire, un mois, une soirée
Par Cynthia Mouafo et Yasmine Mehdi
Le vendredi 26 février dernier se déroulait, au pavillon Tabaret de l’Université d’Ottawa (U d’O), le Gala annuel du Mois de l’histoire des Noirs. L’évènement, organisé par la Fédération étudiante de l’U d’O (FÉUO), mêlait art, culture et cuisine à une ambiance festive et à un décor élégant et intime. Malgré le retard d’une heure et demie et les nombreuses tables vides, la soirée est demeurée un succès puisqu’elle a permis de réaffirmer les défis et réalités liés à l’expérience noire ainsi que les progrès faits dans la lutte contre le racisme.
Janet Mock séduit l’U d’O
Le point culminant de la soirée a été la série d’échanges entre Roselyne Dougé-Charles, coordinatrice aux affaires racialisées de la FÉUO, et Janet Mock, invitée vedette de la soirée. Mock est une écrivaine américaine et une militante des droits des personnes transgenres. Elle est l’auteure d’un best-seller du New York Times, Redefining Realness, dans lequel elle relate son parcours avec courage et profondeur. Lors de ses échanges avec Dougé-Charles, Mock a entre autres abordé ses rapports tumultueux avec ses parents et a offert un portrait assez révélateur de son enfance et de son adolescence.
En tant que journaliste, Janet Mock s’est dite très soucieuse de la représentation trans dans l’espace médiatique. Elle a rappelé l’importance de combattre la narration dominante afin de permettre une meilleure inclusion des différentes réalités vécues par la communauté trans : « Nous avons besoin d’un monde délivré de tout récit univoque. » À travers son art et son histoire, Mock espère donner à la communauté trans l’inspiration de raconter sa propre histoire.
Remise de prix et célébration
Après une brève séance de dédicace et un délicieux repas a commencé la deuxième et dernière partie de la soirée, soit la cérémonie de remise des prix. Parmi les personnalités honorées pour leur engagement figuraient le professeur Jean-Baptiste Mario Samedy, l’organisation étudiante caraïbéenne W.I.S.E., ainsi que l’artiste visuel canadien Allan André, dont les peintures étaient exhibées un peu partout dans la salle. Lorsque questionné sur la signification de son art, ce dernier a déclaré : « Si tu es capable de toucher des gens, c’est là que ton travail est le plus efficace. »
La soirée s’est terminée sous les derniers tubes de Rihanna et de Beyoncé, alors que tous chantaient, dansaient et riaient en chœur, réitérant la vocation unificatrice de l’évènement.
Il semblerait que la plupart des personnes présentes aient été ravies de leur soirée. Naomie Joseph, étudiante en psychologie, s’est dite « heureuse que la Fédération ait organisé cet évènement ». Elle ajoute : « Je crois qu’il devrait y en avoir plus! »
Lors d’un bref échange, Vanessa Dorimain, vice-présidente aux affaires universitaires de la FÉUO, visiblement essoufflée, a déclaré en souriant : « Il n’y avait pas eu de Gala de l’histoire des Noirs à l’Université depuis un an ou deux et je suis vraiment contente d’avoir pu rassembler la communauté pour cette soirée! »