– Par Didier Pilon –
Pour être à la fois comédien, dramaturge et poète, il faut toujours avoir une douzaine de projets en marche. Il semble que personne n’a pris ce conseil plus littéralement que le Monctonien, Gabriel Robichaud.
D’abord et avant tout, Robichaud s’identifie en tant que comédien. Après ses études à l’Université de Moncton, il a pris la route pour explorer la scène théâtrale acadienne, québécoise et franco-ontarienne. C’est à travers le festival Zones Théâtrales qu’il a découvert les possibilités culturelles de la capitale nationale. Enchanté par la culture franco-ontarienne et le soutien du Conseil des arts de l’Ontario, il s’est finalement installé dans la région il y a quelques mois, après trois ans de vie nomade, passés à dormir dans sa voiture et sur les divans de ses amis.
En théâtre, Robichaud travaille sur toute une collection de projets. La pièce Love Is in the Birds – de laquelle il est le « co-idéateur », co-auteur et comédien – a été produite sept fois l’an dernier par le Théâtre du Trillium et repartira en tournée en 2015. Toujours avec le Trillium, il participe aussi à la création d’une nouvelle pièce, L’Effet papillon, qui s’inspire du fait vécu à Casselman. De plus, sa pièce indépendante, Cro Bar, a été lue dans trois festivals l’an dernier et il prépare présentement une pièce pour adolescents avec le Théâtre l’Escaouette, intitulée Lac aux deux falaises. Comme si ce n’était pas assez, il est aussi membre du collectif Les poids plume qui regroupe 16 dramaturges de l’Outaouais dans le but de promouvoir la création artistique. Leur projet Cabaret Trendy–Trash, issu des défis d’écriture auxquels se sont prêtés les auteurs du collectif, sera présenté au Festival Undercurrents (Théâtre de la cour des arts) en février. De plus, le collectif a reçu carte blanche pour une prestation au Théâtre de l’Île en mai.
À titre de poète, Robichaud s’inspire grandement de son expérience en tant que comédien et écrit avec un souci particulier pour la scène. C’est à l’âge de 16 ans qu’il a découvert le monde de la poésie, grâce en partie au texte phare de Guy Arsenault, Acadie Rock. Depuis, il a publié deux recueils chez les éditions Perce-Neige, La promenade des ignorés (2011) et Les anodins (2014). Ces textes, qui brodent fiction et réalité, s’inspirent d’abord de lieux et de personnages pour créer une poésie du quotidien. En plus d’écrire, il organise aussi des projets de lecture. Son prochain spectacle, le 12 décembre au Studio Léonard-Beaulne sur le campus, présente une collection de poèmes qui ont marqué la culture acadienne. Intitulé Anthologie diasporeuse – mot-valise qui regroupe « diaspora », soit la dispersion d’une culture ou d’un peuple, et « poreuse », indiquant que l’anthologie est, par nature, toujours incomplète – le spectacle combine la lecture de Robichaud à la musique de Marcel Aymar.