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Frontière Ottawa-Gatineau : D’un côté à l’autre de la rivière, des mondes différents

21 septembre 2015

Par Boni Guy-Roland Kadio

Les Ottaviens seraient-ils plus accueillants que les Gatinois ? Dans La Frontière au quotidien : expériences des minorités à Ottawa-Gatineau, un collectif de professeur.e.s s’est penché sur le rôle de la frontière Ottawa-Gatineau dans l’expérience vécue par des minorités linguistiques et ethniques.

Pour la professeure de géographie de l’U d’O, Luisa Veronis, la frontière est essentielle dans le récit des minorités, servant à « comparer » ou à « créer des différences réelles ou imaginaires », notamment dans les expériences liées à la langue, la culture et les institutions.

Après de nombreux groupes de discussion, il est ressorti que les minorités ethniques trouvent les Gatinois plus « ouverts, faciles d’approche, que les Ottaviens », mais « sont plus méfiants, discriminatoires, xénophobes dans le milieu du travail ». Mais, les personnes interrogées voient dans la méritocratie anglophone un fond d’« hypocrisie ». Mme Veronis note aussi l’agentivité des minorités dans leur adaptation au « biculturalisme et au bilinguisme » dans la société d’accueil.

La publication n’aborde toutefois pas la perception de la frontière chez les groupes de population dominants, car ceux-ci seraient « moins conscients des contraintes, des luttes, des défis » par rapport aux groupes minoritaires. Elle soutient que « l’ouverture de la frontière est une richesse et la capitale nationale Ottawa-Gatineau devrait en faire plus ».

Luisa Veronis affirme que l’objet de la recherche ne vise pas à porter « un jugement de valeur, ni à généraliser, mais plutôt à montrer comment les minorités perçoivent et vivent l’expérience des différences le long de la frontière et les facteurs qui expliquent ces différences ».

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