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Frémont s’exerce à la transparence et l’inclusion

12 février 2018

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Par : Nonibeau Gagnon-Thibeault et Nicolas Hubert

 

Afin d’accroître la transparence et le processus inclusif au sein de l’élaboration du budget, ainsi que les priorités de chacun.e, le recteur de l’Université d’Ottawa (U d’O), Jacques Frémont, et le vice-recteur aux études, David Graham, vont à la rencontre de la communauté universitaire en participant à plusieurs séances de discussions et d’échanges.

Une initiative mise en place en 2016 dès la prise de fonction de Frémont, dont la deuxième série s’est amorcée en début d’année et s’est arrêtée le lundi 5 février à la salle 407 de la Faculté des Sciences sociales devant une salle comble, regroupant au moins 60 personnes. Quatre thèmes ont prédominé la rencontre : les comités de l’Université, le renouvellement du mandat stratégique de l’U d’O, le professorat à temps partiel et la culture bureaucratique.

« Un manque de 30 millions  »

En évoquant plus spécifiquement le mandat stratégique de l’U d’O, Frémont a par la suite rappelé que ce dernier se caractérisait par « un manque de 30 millions  » en comparaison des autres universités ontariennes. Le recteur de l’Université a alors affirmé vouloir s’entendre avec le gouvernement ontarien pour pallier à ce manque. « Il faut être compensé pour notre caractère distinct », a-t-il souligné en se référant au bilinguisme de l’U d’O. Frémont a alors précisé que l’U d’O a soumis une demande de soutien au gouvernement ontarien afin de bonifier l’offre des programmes en français en sciences ou en génie, notamment dans la perspective d’offrir des programmes entièrement francophones dès septembre 2019.

Graham a pour sa part reconnu que l’Université était également caractérisée par « une culture lourdement bureaucratisée » et a appelé à la collaboration des employé.e.s présent.e.s à la réunion. Plusieurs professeurs à temps partiel ont alors profité de cette occasion pour poser des questions relatives à leurs conditions de travail ainsi qu’à leurs rémunérations, largement inférieures à celle des professeurs à temps plein pour une charge de travail équivalente.

« Se soumettre à la loi »

Graham a également évoqué la possibilité d’intégrer les professeurs à temps partiel au Sénat et au Bureau des gouverneurs, alors que la crainte d’une possible exemption de la loi 148 a été soulevée par l’assemblée. Tandis que la loi provinciale 148 oblige une paie égale entre employé.e.s à temps partiel et temps plein pour une charge de travail équivalente, Frémont a nié toute demande d’exemption soumise au gouvernement ontarien et a affirmé que l’U d’O devra « se soumettre à la loi ».

Une affirmation accueillie avec scepticisme de la part de Claire Delisle, professeure à temps partiel en criminologie, qui demeure convaincue que l’Université « va tenter de minimiser le salaire qu’on doit [nous] donner » et précise que l’U d’O et les professeurs à temps partiel ne s’entendent pas sur la définition de charge de travail égale.

« C’est plus un spectacle »

La présidente de l’Association des professeurs de l’U d’O, Susan Spronk, salue cette initiative prise par l’administration de l’U d’O mais souligne tout de même que « c’est vraiment l’administration qui a la dernière parole » et ajoute qu’en fin de compte cela n’est « pas exactement une conversation, c’est plus un spectacle ».

Une perception partagée par Delisle, qui ajoute en évoquant les coupes budgétaires à venir que « c’est une université néolibérale qui se comporte comme une corporation à la recherche de profit. Non seulement est-ce qu’on a beaucoup de postes dans les gestions, mais leur salaire est important aussi. Si on pouvait changer certaines priorités de cet ordre-là, ça aiderait également », conclut-elle.

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