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Fraternités et sororités l’Université du Nouveau-Brunswick : Les sociétés grecques maintenant interdites

2 février 2015

– Par Frédérique Mazerolle et Gloria Charles-Pierre –

À l’opposé de ce qu’on pourrait croire, il existe une culture des fraternités et des sororités bien ancrée dans les divers campus universitaires à travers le pays. Même si la controverse entourant leur existence n’est pas aussi intense que chez nos voisins américains, une certaine tension peut s’installer entre les sociétés grecques et les administrations universitaires. Tel fut le cas à l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB) qui, elle, a interdit ces sociétés dites grecques.

Les membres de la fraternité Psi Lambda Phi et deux sororités, soit Pi Alpha Gamma et Iota Beta Chi, ont été informées au début de janvier que leur organisation ne serait plus la bienvenue sur le campus et que toute activité organisée par elles serait prohibée par l’administration. Suite à cette annonce, leurs membres étaient non seulement confus, mais également frustrés.

Dans un article publié dans The Charlatan, Nicole Duguay, présidente de Iota Beta Chi à l’UNB, dit qu’elle trouve « étrange qu’après 14 ans sur le campus, nous ne sommes plus les bienvenus sur les lieux ».

Selon l’UNB, cette décision avait été prise suite à une discussion sur les effets négatifs des sociétés grecques sur la vie étudiante de leur campus. Elle s’est justifiée dans un énoncé écrit : « La décision se base sur un corpus substantiel de recherche en éducation postsecondaire qui identifie les impacts négatifs significatifs associés avec la vie grecque dans les communautés universitaires ». Kelsey Seymour de l’UNB a également expliqué au journal étudiant Brunswickan que « l’UNB n’alloue actuellement aucune ressource à l’intention des fraternités et des sororités sur ses campus. Ceci signifie que les ressources et les locaux de l’université ne peuvent être utilisées pour soutenir ou encourager ces groupes ».

L’UNB avait deux sororités et une fraternité qui, grâce à leurs membres de l’Université Saint-Thomas à Fredericton, pourront continuer leurs activités sur le campus de celle-ci.

Les membres dénoncent la décision, constatant qu’il s’agit de discrimination, et ont manifesté contre la décision pendant plusieurs heures. Les sociétés grecques sont reconnues par le syndicat étudiant, alors que celui-ci n’a pas été consulté par l’UNB. Elles travaillent maintenant pour combattre les mythes entourant les fraternités et les sororités. « Nous avons toutes des politiques très rigides contre le bizutage, contre l’agression sexuelle et en faveur de l’inclusivité », explique Kaley Etheridge, vice-président d’une fraternité de l’UNB et secrétaire du Greek Council.

Réactions à l’U d’O : une culture bien ancrée à Ottawa

Dans le cas de la capitale nationale et plus précisément de l’Université d’Ottawa, il y existe présentement 11 sociétés grecques, qui sont ratifiées sous le University of Ottawa Greek Council.

Sheldon Lavallée est membre du chapitre Lambda Theta de la fraternité Sigma Chi depuis l’hiver 2013 et en est maintenant le président depuis avril 2014. « Dans ma première année d’université, je cherchais à m’impliquer dans un club qui avait un aspect social, tout en aidant la nouvelle communauté dans laquelle je me trouvais », explique l’étudiant en administration publique et administration des affaires. « L’aspect philanthropique de l’organisation m’attirait beaucoup, ainsi que la chance de rencontrer tellement de nouvelles personnes. Après avoir été initié, j’ai retrouvé beaucoup plus qu’un simple groupe social ».

  1. Lavallée a trouvé désolante la décision adoptée au Nouveau-Brunswick. Selon lui, l’Université aurait plutôt dû se concentrer sur les bénéfices qu’offrent les sociétés grecques aux étudiants et à leur expérience. « Il y a tellement plus d’aspects positifs que négatifs dans les sociétés grecques. Une organisation grecque donne un sentiment de communauté et de famille pour beaucoup d’étudiants et elle crée un environnement qui encourage la réussite au niveau des études ».

C’est un avis partagé par au moins une élue de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). « Les sociétés grecques sont bénéfiques pour faire du réseautage sur le campus, créer des liens et des amitiés et s’engager avec la communauté dans une panoplie d’initiatives philanthropiques », explique la présidente, Anne-Marie Roy.

  1. Lavallée explique que le partenariat que sa fraternité entretient avec l’Université n’est pas très dynamique, mais que celle-ci leur laisse organiser des activités sur le campus, comme l’évènement « Sans-abris pour les sans-abris », qui sert à amasser des fonds pour la Mission d’Ottawa.

« Nous avons déjà eu des problèmes externes causés par de fausses accusations par, soit des membres expulsés de notre société, soit des gens qui n’ont pas été capables de se joindre à l’organisation avec succès », ajoute M. Lavallée. « À chaque fois, quand nous étions demandés d’offrir une explication par rapport à la situation, nos problèmes avec l’administration ont généralement été bien réglés ».

Selon la présidente de la FÉUO, celle-ci ne croit pas que l’Université d’Ottawa réservera le même sort aux sociétés grecques comme l’a fait l’UNB. Celles-ci ont le droit de promouvoir leurs services lors de la semaine des clubs, la foire des clubs étudiants au début de chaque semestre dans l’agora du Centre universitaire.

« Je ne crois pas que c’est un scénario qui pourrait avoir lieu ici. Les clubs de la FÉUO sont gérés de façon indépendante de l’Université, donc non, l’Université n’aurait pas l’autorité de bannir les clubs des sociétés grecques du campus », explique-t-elle.

  1. Lavallée ajoute que, selon lui, certains peuvent avoir de fausses conceptions de ce que c’est de faire partie d’une fraternité et d’une sororité, par exemple l’idée que les membres ne font que faire la fête et que ce genre d’organisation privilégie les actions diffamatoires contre ses nouveaux membres. De plus, au Canada, il est interdit d’infliger des brimades (plus communément connues sous le terme hazing) à ceux qui veulent en faire partie.

« Nous acceptons des membres, peu importe leur race, leur préférence sexuelle ou leur handicap. Nos clubs offrent la chance à leurs membres de participer dans des efforts philanthropiques, d’accumuler des heures de service communautaire, et d’avoir une position de leadership avec beaucoup de responsabilités et plusieurs chances pour le réseautage », conclut M. Lavallée.

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