– Par Samuel Poulin –
Mercredi dernier 600 000 Franco-Ontariens ont célébrée la journée qui leur avait été officiellement consacrée en 2010. En effet, le 25 septembre a marqué le Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, et l’Université d’Ottawa a profité de l’occasion pour inaugurer son nouveau Monument de la francophonie, le huitième du genre à Ottawa. Ailleurs dans la capitale, il n’était pas rare de voir du vert et du blanc, à l’intention de la francophonie.
De mon côté, en après-midi, alors que j’étais dans la file d’une caisse au Shoppers Drug Mart, j’ai aperçu devant moi une adolescente, portant fièrement un chandail vert brodé d’une fleur de lys blanche. C’est avec un sourire accueillant que la caissière lui dit un beau « hello, bonjour ». Service bilingue de luxe, merci beaucoup, thank you very much. Naturellement, il était évident que la jeune écolière allait lui répondre en français…
J’ai dû être bien naïf, car imaginez-vous que la transaction s’est continuée et terminée en cette langue commune qu’est l’anglais. Je peine toujours à comprendre pourquoi, mais en cette journée dédiée aux francophones, alors que l’occasion de parler le français avec une autre francophone n’aurait pu être plus belle, la jeune cliente, en apparence fière d’endosser la francophonie, a opté pour l’anglophonie.
Pour ma part, mes souches franco-ontariennes sont profondes et c’est lorsque que j’ai participé à titre de bénévole au méga-spectacle L’Écho d’un Peuple en 2008 que j’ai pu comprendre ce que signifiait « être Franco-Ontarien ».
Être Franco-Ontarien, c’est représenter le 4,8 % de la population ontarienne qui utilise le français comme moyen de communication. Être Franco-Ontarien, c’est aussi développer la culture canadienne-française qui nous fut léguée en 1610. C’est donner raison à ceux et celles qui ont lutté contre le fameux règlement 17 de 1912, ou contre la fermeture de l’hôpital Montfort d’Ottawa il y a maintenant quelques décennies. Bref, être Franco-Ontarien, c’est affirmer qu’en Ontario, nous avons notre place.
Alors où que vous soyez, en Ontario, au Québec ou ailleurs dans le monde, affirmez-vous pour ce que vous êtes, soit un Franco-Ontarien ou une Franco-Ontarienne. Soyez fier d’être francophone et, je vous en supplie, ne faites pas comme cette jeune demoiselle du Shoppers Drug Mart. Tenir pour acquis que le français ne peut être utilisé comme moyen de communication en Ontario, c’est favoriser le déclin de cette langue qui a su persister en Amérique du Nord depuis plus de quatre siècles déjà. N’attendez pas au 25 septembre de l’an prochain pour manifester votre fierté, car être francophone, c’est à chaque jour de l’année.