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Arts et culture

Francois Pelletier : Maitre de l’éphémère

– Par Alexandre Millaire –

L’artiste visuel se spécialisant en reproduction hyperréaliste de grands classiques au pastel est un phénomène unique appréciable dans le Marché By.

Partir en voyage est d’aller à la rencontre des gens, et nul ne peut prévoir comment le passage d’un peut impacter l’autre. Certainement que l’artiste ottavien François Pelletier ne s’attendait pas à ce que des Européens de passage à Ottawa inspireraient son grand-frère, Gabriel, à essayer de la craie de rue et, par après, lui aussi. Voilà qu’à 33 ans, il vit encore de la passion et de la ténacité avec lesquelles il a approché le métier à 17 ans. Alors aux études secondaires à l’École De La Salle, il faisait la navette entre Embrun et Ottawa afin de se plonger dans le rôle d’artiste ambulant qui lui a valu une renommée internationale. Un samedi par semaine a rapidement évolué dans un emploi d’été à temps plein mais une saison n’était pas assez pour vivre de l’art qu’il perfectionnait petit à petit. C’est alors qu’une longue association avec la ville de Melbourne est née pour lui permettre de perpétuer son art à l’année longue, et bien sûr, à payer son loyer par celle-ci. Des expériences à Rome, à Paris, à Montpellier et à Grenade ont aussi porté fruit mais les pays du Commonwealth s’avéraient plus cléments au style de vie éphémère de l’artiste.

Venant d’une famille d’un riche héritage artistique, autant dans les champs de la peinture que de la sculpture et les arts littéraires, le génie particulier à François se révèle dans la reproduction de grands classiques au pastel sec. Caravaggio, Da Vinci et Michel-Ange sont tous de bonne guerre pour l’artiste qui est attentif aux moindre détails et qui détient une capacité illimitée d’improvisation et de redécouverte du médium de la craie. Le sourire sournois et le regard perçant, il est toujours prêt à piquer une jasette, et à s’étirer le dos, avec le public curieux. N’ayant jamais suivi de cours formel en art, c’est un autodidacte qui a mis ses heures, et pas à peu près.

Deux aspects du métier retiennent l’attention de l’artiste : « J’aime l’aspect purement métier du dessin. Chaque fois que je le fais je n’essaye pas d’utiliser une technique pré-réchauffée. […] Techniquement, tu as toujours, toujours, toujours quelque chose à apprendre, tu peux toujours devenir meilleur. Ça j’aime ça. L’autre aspect, c’est l’éphémère. C’est aussi un art public et il y a un échange énergique constant avec les gens qui est vraiment beau. En tout, j’ai l’impression de faire quelque chose qui a du sens pour moi et puis je fais ma vie avec ça en même temps ». Le public pourra apprécier François Pelletier en face du Sugar Mountain dans le Marché By cet été, se penchant maintenant la tête sur la technique de pastel sec sur canevas dans une imposante reproduction de Tondo Doni, de Michel-Ange.

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