– Les FTX de Troubles –
La centrale syndicale FTQ-Construction, plus gentille que la centrale Gentilly, pourrait être une excellente politicienne, du moins, si elle était une personne physique et qu’elle en avait la capacité. En effet, nous ne soulevons pas cela en raison des rumeurs voulant qu’un mystérieux accord soit intervenu entre le mari de la première ministre québécoise et les Fonds de soldiarité FTQ, mais plutôt en raison de la plainte déposée à la Commission de la construction du Québec (CCQ) et ce, conjointement avec les quatre autres centrales syndicales de l’industrie de la construction québécoise. Ladite plainte se voulait à l’égard du délai de réponse des enquêteurs de la CCQ lorsqu’un syndicat dénonce une situation de travail au noir, entre autres.
Tout d’abord, loin de nous de stipuler qu’enrayer le travail au noir n’est pas une noble cause. Par-dessus tout, il ne faut pas confondre interdire le travail au noir avec interdire le travail aux Noirs, cela serait hautement raciste et contre la Charte des valeurs. Toutefois, n’est-il pas ironique que cette initiative nous vient en partie d’une centrale syndicale dont le président, Michel Arsenault, est accusé de corruption? Eh bien, voilà pourquoi la FTQ-Construction ferait une bonne politicienne. Elle tente de changer le mal de place, ou plutôt de faire oublier sa propre débandade en invoquant d’autres problèmes. Ça ressemble pas mal à Pauline qui, dans l’impossibilité de respecter sa promesse d’en arriver à un équilibre budgétaire, tente de transférer l’attention des citoyens sur la souveraineté et sur un futur livre blanc sur l’avenir du Québec. Et surtout, on ne le dira jamais assez, le fameux débat sur la Charte des valeurs. Cette fameuse Charte, source de nombreuses joutes d’éloquence fatales à notre Faculté (littéralement, la verve d’un certain professeur de droits et libertés a déjà fait trois morts) et qui nous fait nous entre-déchirer entre frères plutôt que de s’unir et réaliser que, Christie, à part sa réaction rapide à Lac-Mégantic, la Pauline peine à fournir.
Bon, là vous nous direz, ce n’est pas parce qu’on tente de régler un problème qu’il faut oublier tous les autres! Oui, bravo. Vous deviez penser qu’on n’y avait pas pensé. Ah! Vous vous êtes fait prendre à votre propre jeu! Mais n’empêche que la mesure est douteuse. Le marché noir dans l’industrie ne date pas d’hier. Ni d’avant-hier par ailleurs. Pas plus que le mois passé. Alors pourquoi seulement déposer une telle plainte que maintenant, alors que la FTQ-Construction a déjà plusieurs autres chats à fouetter et courriels à supprimer? (Pour détourner l’attention, on vous l’a déjà dit)
Par ailleurs, ne croyez-vous pas que M. Arsenault, étant bien ami avec Tony Accurso et son yacht, n’était pas déjà au courant depuis belle lurette que l’industrie de la construction était infectée de ce marché privant l’État et les fonds publics de revenus substantiels? Puis là nous vous voyons venir encore : M. Arsenault n’est plus président de la FTQ-Construction. Et puis? Nous osons espérer que vous ne croyez pas que M. Arsenault était le seul à être au courant de tout ce qui se passait dans l’industrie. Nous imaginons mal son successeur arriver au bureau lundi matin, et s’exclamer en ouvrant ses livres : « Diantre! Certains travaux ne sont pas déclarés! Non plus que le sont les revenus des travailleurs affectés à ces dits travaux non-déclarés! Je dois immédiatement contacter mes homologues des autres centrales! Salut Louise? C’est Daniel de la FTQ. Savais-tu toi que certains travaux n’étaient pas déclarés et que les revenus des travailleurs ne l’étaient point? Toi non plus!? Morbleu! Nous devons agir! »
À croire.
Bref, imaginez. Le Parti FTQ, un nouveau parti politique. Il parait qu’il serait un amalgame des spécialités des autres partis. Les ambitions de la CAQ, l’éthique du PLQ et les compétences du PQ.
Eh crisse, ça serait beau.