Arts et culture
Par Charlotte Côté
Contre la violence du genre
Un festival de film pour sensibiliser à la violence sexuelle et sexiste : c’est ce que le Centre de recherche et d’enseignement des droits de la personne (CREDP) proposait au public la semaine dernière. Du 1er au 4 décembre dernier, à l’Auditorium des Anciens, plusieurs films et documentaires étaient à l’honneur dans le cadre du 4e Festival du film des droits de la personne de l’Université d’Ottawa.
C’est au cœur du Centre universitaire Jock Turcot que les gens ont pu visionner plusieurs documentaires et films aussi déstabilisants qu’inspirants. Selon Caroline Faucher, agente des communications et de la gestion des évènements au CREDP, le festival « permet de montrer des côtés négatifs et positifs de la situation des filles dans le monde » et de mettre en avant leurs différentes réalités. Cet évènement, dans le cadre de la campagne internationale des 16 jours d’action, invite les étudiant.e.s et les membres de la communauté d’Ottawa a percevoir les droits humains d’une manière plus pragmatique en s’éloignant des cadres légaux.
Vendredi, c’est le documentaire Desde diversas orillas (Depuis des rives lointaines [trad.lib.]) qui était à l’affiche. Ce documentaire colombien mettait en lumière les expériences des femmes colombiennes au sein du conflit national, ainsi que leurs opinions quant à un futur de paix et de réconciliation. Combattantes démobilisées, activistes pour la paix, politiciennes ou victimes, elles avaient toutes une compréhension des causes profondes structurelles du conflit, tout en jouant des rôles essentiels dans l’édification d’une société colombienne plus juste et plus inclusive.
« La Colombie de 1991 est pleine de contradictions et de vides », a expliqué Kimberly Inksater, directrice exécutive du groupe Just Governance. Que ce soit par les inégalités aberrantes, les modes de vie urbains et ruraux aux antipodes ou même le paradoxe légal entre les promesses de la Constitution colombienne et la réalité, ces décalages expliqueraient en partie la montée du terrorisme en Colombie.
Faucher explique que par ce genre d’évènement, il est possible d’aborder le sujet sous d’autres angles, en dehors du cadre académique. Elle affirme que les films et les discussions subséquentes avec les experts « humanisent et remettent en contexte les différents enjeux » auxquels font face les femmes au pays et partout dans le monde.
Les différentes présentations cinématographiques ont couvert plusieurs pays : de l’Égypte au Pakistan, en passant par la Colombie et le Sénégal, pour finalement s’arrêter en Belgique avec, comme clôture du festival, le film dramatique franco-belge Vie sauvage. Et si Faucher souhaiterait voir davantage de personnes au festival, elle affirme qu’elle est très heureuse des discussions qu’il permet de générer.