Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe du pupitre arts et culture
La comédie policière Merci pour tout mettant en scène Magalie Lépine Blondeau et Julie Perreault sera à l’affiche dans les cinémas québécois à partir de ce 25 décembre. Présentant deux soeurs aux antipodes, le long-métrage feel good de cette fin d’année tombe parfaitement, puisqu’il sort des habituels clichés noëlesques, bien trop récurrents durant la période des fêtes.
Écrit par Isabelle Langlois et réalisé par Louise Archambault, ce film aborde l’histoire de deux soeurs, obligées de prendre la route ensemble jusqu’aux îles de la Madeleine, pour y répandre les cendres de leur père récemment décédé. Les protagonistes Marianne et Christine « vont [ainsi] enlever tranquillement leur camisole de force pour se rapprocher l’une de l’autre » explique Julie Perreault, l’interprète de la première. Pourchassées durant leur périple, les deux jeunes femmes n’auront pas le choix que de s’entraider dans cette situation loufoque.
Une complicité marquée
Les deux comédiennes ont confessé s’entendre à merveille. Cette connivence aurait particulièrement servi lors des scènes de tension. « C’est un atout principal, je vais donner l’exemple ; nos amoureux ; on se chicane d’abord avec eux parce qu’on les aime, il y a seulement les personnes qu’on aime le plus qui peuvent nous faire souffrir, (…) nous faire réagir » raconte Perreault. Avec Magalie : « il suffi[sait] d’un regard pour être empathique, il suffi[sait] d’un regard pour être blessante ».
La situation conflictuelle et le lègue familial que portent les jeunes femmes, bien que d’abord dramatique, sont ici racontés avec légèreté. Pour la comédienne qui incarne Marianne, ce ton est un atout à la réalisation : « malgré le fait que ce soit dramatique ce qu’on vit (…) on n’oublie jamais en arrière qu’y a une folie, que tout ça c’est plus léger ».
Cette légèreté et ce ton comique tient en partie de l’opposition marquée des deux personnages principaux. L’une est blogueuse, femme de ministre. Elle vit dans l’apparence, publie sa vie parfaite sur son blog, paraît toujours en contrôle. Ce qui ne l’empêche toutefois pas de porter plusieurs insécurités : « il doit y avoir quelque chose dans la peur de vieillir, la peur de plus être considérée, de plus refléter ce qu’elle présente » détaille Julie Perreault. Quant à l’autre, elle est chanteuse d’un seul hit, et passe ses journées à interpréter de vieux classiques dans des concessionnaires, des résidences pour personnes âgées.
Pour Archambault, le dévoilement progressif des imperfections rend les deux personnages principaux attachants : « quand on rentre à l’intérieur ; on sent la vulnérabilité, l’ouverture, les nuances de ce que l’humain peut être ».
Un film de famille
Bien que ce ne soit pas une histoire de lutin et de Père Noel, le film s’ancre à merveille dans le contexte des fêtes. Il dépeint l’importance du lègue familial et de ce qu’il apporte ; avantages comme inconvénients. Un vrai « film de famille » relatant surtout la nécessité d’accepter le passé pour mieux affronter l’avenir, explique la réalisatrice.
Alors que les films d’amour se multiplient durant le temps des fêtes, Merci pour tout aborde la thématique peu exploitée de l’amour sororal ; une relation compliquée, souvent conflictuelle mais qu’on ne peut, au bout du compte, que remercier.