
Festival international d’animation d’Ottawa-Confluence créative pour tous les goûts
– Par Alexandre Millaire-
Ottawa fut témoin d’un pèlerinage des cinq continents vers le plus grand festival d’animation en Amérique, du 17 au 21 septembre dernier.
Les salles étaient combles, les ascenseurs étaient crampés et les conversations énergiques lors de cette 38e édition du Festival international d’animation d’Ottawa. Des candidatures par milliers ont inondé le panel de juristes dans l’espérance de participer à l’une des cinq compétitions convoitées. Les festivaliers, bien assis dans leurs fauteuils au cinéma ByTowne, ont pu visionner une panoplie de styles d’animation différents, le tout inauguré par le maire Jim Watson. Il est évident que le Festival n’était pas donné, cependant, avec les prix étudiants franchissant quasiment le 200 $ pour l’ensemble du Festival et 500 $ pour assister aux ateliers et aux conférences en plus. Des billets à 12 $ le visionnement étaient aussi disponibles et en valaient certainement la peine pour assister à ce qui est le deuxième plus grand festival d’animation au monde après celui d’Annecy.
Nous nous sentions bien guidés durant les compétitions avec chaque film d’annoncé en direct, un bon mélange de contenu plus lourd et plus léger et la présentation de créateurs des quatre coins du globe à même la salle. À l’affiche, nous retrouvions vidéos promotionnelles, bancs d’annonces, vidéo-clips, films narratifs et psychédélisme abstrait. Les animaux animés frôlaient donc les coudes avec des sujets plus noirs tels la guerre, la répression gouvernementale, le viol et même la manière de bien cadenasser les armes à feu. Ceux qui cherchaient à assister aux conférences devaient se rendre aux luxueuses salles du Château Laurier et du Musée des beaux-arts du Canada, où une vingtaine de présentations avaient lieu à chaque jour, plusieurs partageant la même plage horaire. Maintes exécutifs de boîtes de production petites et grandes, dont Tom Warburton, Melissa Wolfe et David O’Reilly, ont partagé leurs expériences dans le milieu, touchant particulièrement les défis et les enjeux du maintien de l’indépendance dans un environnement de plus en plus commercialisé. Ironiquement, la célébration de l’univers de Disney faisait aussi l’objet d’investigation dans plusieurs des cas, dont l’atelier « Disney Made Me Do It » et le visionnement de La petite sirène, un des rares long-métrages présentés durant le Festival.
D’autre part, l’énorme pouvoir de réseautage du Festival pouvait être ressenti dans tous ses aspects. « J’ai fait tous mes gros contacts le long de ma carrière ici », raconte Caer Ferguson, cinéaste de Los Angeles. La chance de se faire reconnaitre par ses pairs et par un public international, ainsi que d’avoir l’occasion d’interpeler les géants du médium font du Festival une perspective fort intéressante à l’échelle mondiale. D’assister au Festival d’Ottawa fait même partie des pré-requis pour l’obtention d’un diplôme pour plusieurs des programmes d’animation aux États-Unis! Pour ceux qui aimeraient une double-dose de cinématographie, le Festival international du film d’Ottawa arrivera sur scène du 15 au 19 octobre.