
Le Festival Folk d’Ottawa -Un événement en constante expansion
– Par Carine Plamondon –
La température automnale qui est tombée au cours de la dernière semaine n’a pas empêché un nombre croissant d’adeptes de la région de se rendre au Festival Folk, qui avait lieu du 10 au 14 septembre dernier. On pourrait même affirmer qu’elle a contribué à créer une atmosphère chaleureuse dans le parc Hog’s Back. Il suffisait d’être habillé chaudement, quitte à applaudir dans ses mitaines, pour apprécier les spectacles jusqu’à la fin.
Pour mieux tolérer le froid, il était possible de se procurer thé, café, cidre de pomme chaud, ainsi qu’une bonne variété de gourmandises réconfortantes aux différents kiosques installés sur les lieux. Par souci environnemental, de la vaisselle réutilisable était distribuée dans certains kiosques de nourriture, réduisant ainsi considérablement leur impact écologique.
Hormis le froid, les festivaliers ont confronté un autre léger désagrément qui accompagne souvent les festivals de musique : le terrain du parc, continuellement piétiné, devient rapidement boueux (chaussures blanches s’abstenir) après quelques jours de festivités. Par contre, ce qu’il y a de particulier à ce Festival, c’est qu’il attire un public de tout âge. En effet, plusieurs jeunes enfants se sont réunis en début de soirée vendredi pour écouter attentivement The Wiggles, un groupe de musique destiné aux tout-petits. Plusieurs artistes de renom ont occupé la scène principale, alors que bien d’autres talents à découvrir divertissaient la foule aux multiples scènes installées dans le parc. Notons parmi les artistes présents Foster The People, Lorde, Serena Ryder, The National, Neutral Milk Hotel et même Cœur de Pirate sur la grande scène, et Lucky Ron, Pony Girl, High Waters, Noisy Locomotive, Made Noon et Saturnfly sur la scène locale.
Cette année a toutefois marqué un changement notable dans l’organisation du Festival. Maintenant sous la direction de Bluesfest suite à des problèmes financiers, Folkfest attire une foule plus vaste et diversifiée qu’auparavant. L’intimité d’un festival dédié entièrement à la musique folk et à la petite scène doit donner place à la rentabilité de la musique populaire. Alors que certains déplorent la commercialisation de l’évènement, d’autres se régalent du talent que le Festival a pu consolider.
Sur la grande scène
– Par Didier Pilon, Clémence Labassa, Carine Plamondon, Julie Séguin et Marie-Claude Charron –
Avec tous les bouleversements dans l’organisation du Festival, une chose est certaine : il ne manque pas de grands noms!
Pour clore la première journée du Festival, c’est une tête d’affiche qui a joué et pas des moindres : Foster The People. La Rotonde est arrivée sur le site sous une pluie battante, qui n’a néanmoins pas découragé la foule. Sophie Siedlikowski, étudiante de quatrième année en science biomédicale, raconte qu’« au concert de Foster The People, il y avait une bonne ambiance et une forte énergie collective, surtout pendant “Best Friend”, “Comming of Age”, et bien sûr “Pumped Up Kicks”! La pluie ne m’a pas dérangée. Au contraire, c’était plutôt rafraîchissant, surtout parce que tu te retrouves serré entre d’autres spectateurs dans une foule pendant deux heures ».
Sons et lumières se sont harmonisés le lendemain pour la prestation de Lorde alors que, vendredi, c’est The National qui a fait vibrer la foule avec ses chansons sombres et mélancoliques. La jeune Néo-Zélandaise a commencé en douceur, accompagnée de seulement deux musiciens, mais le spectacle a vite pris de l’envergure lorsqu’elle a lancé sa cape sur le sol et commencé à danser à sa manière bien unique. The Nationals ont, quant à eux, interprété plusieurs chansons de leur tout dernier album Trouble Will Find Me, qui leur a valu une nomination au dernier gala des prix Grammy. Évidemment, au plaisir manifeste des fans, le groupe a aussi interprété certaines chansons provenant de leurs albums précédents, notamment celles de l’album Boxer, paru en 2007.
Juste avant le spectacle du groupe culte Neutral Milk Hotel, Seasick Steve a pris la scène. Les histoires du chanteur et le son brut et puissant de ses célèbres instruments recyclés se sont chargés de captiver la foule. Il a parlé aux spectateurs en toute intimité, comme s’il prenait un verre avec eux. À chaque chanson son instrument, que ce soit son Three-String Trance Wonder, son Diddley Bow, sa Mississippi Drum Machine ou ses fameuses guitares faites d’enjoliveurs et de boîtes de cigares. En arrière-scène, il a précisé que « chaque guitare aboie à sa manière ». Tout en témoignant son amour des tournées, il promet de revenir à Ottawa dans un avenir proche.