– Par Alexandre Millaire –
Vendredi le 13, le festival se poursuit pour offrir élargir l’offrande des styles musicaux.
Pour leur choix de lieu de performance, les organisateurs du festival se sont inspirés du festival de jazz d’hiver de New York, où les talents sont diffusés dans plusieurs petites salles plutôt que sur une grande estrade. Le festival ottavien, en conjonction (et en compétition) avec le Bal de Neige, MEGAPHONO et Sexapalooza, offre un moment d’allégresse dans le creux de l’hiver. Il permet aussi aux artistes locaux de bénificer de prestigieuses occasions de performances dans les mois les plus difficiles pour faire sortir les gens.
La série reprend avec le septet du géant de la guitare Roddy Elias, professeur à l’Université Carleton, les sons arabos-canadiens du groupe montréalais Esmérine, le jazz accessible et populaire de la pianiste et chanteuse Elizabeth Shepherd, et The Lost Fingers, groupe jazz manouche culte de Québec qui a récemment ajouté la chanteuse Valérie Amyot à son actif. Le lendemain verra des prestations de Martha Wainwright, de la dynastie folk Wainwright, de Mary Margaret O’Hara, chanteuse fugace dont les performances se voient de plus en plus rares, avec Peggy Lee et Aidan Closs ; et de Scot Helman, jeune musicien qui perce présentement avec sa musique folk-pop. Dans la même veine et avec un flaire plus dramatique, Reuben and the Dark partagera la scène avec Jay Malinowsky and the Dead Coast, dont le passé de souche Huguenot est étalé dans du pop noir et attendrissant. Certainement l’expérience la plus ôsée du festival, quatre groupes auront la chance de jouer dans des salles différentes de l’église, pour ensuite se partager la scène principale dans un concert en hommage à Leonard Cohen, en honneur de son 80e anniversaire.
Que l’on détienne un laissez-passer ou pas, les jam sessions en après-concert, débutant vers 22 h 30 au ARC Hotel, 140 rue Slater, sont ouvertes au public général sans frais. Ces soirées imprévisibles rassemblent les grands noms du festival dans un environnement décontracté et rigolard. Typique des musiciens jazz, qui sont habitués à surlever des défis musicaux sous l’oeil du public, les musiciens sur scène ont souvent tendance à pointer du doigt et à obliger le prochain à prendre sa place. C’est alors que de jeunes interprètes locaux finissent souvent par jouer avec leurs idôles et que des fusions de styles inusitées se produisent sous le regard furtif des spectateurs. Pour ceux qui auront faim après tant de musique, les frites juliennes avec sauce aioli maison sont une option goûteuse et peu coûteuse à seulement 4 $. Les cocktails, cependant, peuvent être laissés de côté pour leur utilisation leur présentation et ingrédients pauvres, et leurs prix démesurés. Vaut mieux de sirotter une bière d’une des brasseries locales pour apprécier ces jams qui se poursuivent jusqu’aux petites heures du matin.