– Par Caroline Ramirez –
Vendredi dernier, le 6 septembre, marquait les cinq ans de la disparition de Maisy Odjick et de Shannon Alexander, deux jeunes Algonquines originaires de la Première nation de Kitigan Zibi Anishinabeg. Âgées à l’époque de 16 et 17 ans respectivement, la mémoire des deux jeunes autochtones est depuis honorée lors d’un rituel annuel. Cette année, plus de 100 personnes se sont rassemblées à l’occasion d’une marche, puis d’une veillée aux chandelles à Maniwaki.
Le samedi 7 septembre, à l’occasion du premier pow-wow annuel des étudiants de l’Université d’Ottawa, le chef Gilbert Whiteduck a tenu un discours percutant, appelant à une prise de décisions fortes de la part du gouvernement canadien face à ces disparitions : « Mon cœur est lourd après ces cinq longues années. […] Ces disparitions sont l’expression d’un problème systémique que connaît le Canada, mettant à jour la vulnérabilité des femmes autochtones en particulier, et des femmes en général », a-t-il affirmé, faisant référence aux cas de violence et de pauvreté, aux difficultés d’accès au logement et à l’injustice que connaissent les femmes. Il a reproché aux institutions de ne pas considérer cette situation comme un enjeu public et ne pas s’être encore mobilisées sérieusement pour y remédier.
D’après l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), près de 600 femmes autochtones ont été portées disparues ou ont été assassinées entre 2005 et 2010.