Par Marie-Pier Pernice
« Avec mon projet solo, je me suis réappropriée l’instrument de façon plus classique. Et j’en suis rendue là, à présenter un bilan des huit dernières années […] au piano, et de façon plus introspective. »
Dans le cadre du premier Festival de musique émergente de l’Université d’Ottawa, Fanny Bloom débarquera au Café Nostalgica le mardi 22 mars afin de présenter son tout nouveau spectacle solo. Après ses années passées avec le groupe La Patère Rose et deux albums solos — Apprentie Guerrière (2012) et Pan (2014) — Bloom propose cette fois un survol de sa carrière en version voix et piano, avec pour seul accompagnement son instrument devenu installation artistique.
La Rotonde : Ton nouvel album, Fanny Bloom Solo, paraitra le 25 mars prochain. En écoutant l’extrait disponible en ligne, « Blanc », reprise de ton album Pan, on comprend que tu y feras une relecture de tes chansons de façon intime. Pourquoi as-tu décidé de lancer un album et de partir en tournée solo?
Fanny Bloom : [Ce projet] était depuis longtemps dans ma tête, mais je pense qu’il y avait une partie de moi qui n’était pas encore tout à fait prête. Puis, il y a eu l’album Pan et c’est évident qu’on ne peut pas faire ça en solo. Alors j’ai fait une belle petite tournée avec cet album. Je me sens maintenant assez d’attaque et en confiance pour ce projet […] et, en début d’année, je me suis dit qu’il faudrait qu’il y ait un album pour accompagner [le spectacle solo]! Il y a d’ailleurs deux nouvelles chansons sur Fanny Bloom Solo, soit « Diachylon » et « Ta salive », qui ne se retrouvent nulle part ailleurs.
LR : Peux-tu nous parler de ton parcours musical depuis l’aventure de La Patère Rose, alors que tu formais un groupe avec Thomas Hébert et Julien Harbec de Misteur Valaire?
FB : Tout a commencé avec la Patère Rose. [Je me suis lancée] dans le merveilleux monde de la musique et j’étais déjà dans un groupe, bien entourée. C’est pour ça qu’après que l’aventure de La Patère Rose se soit terminée, j’ai refait deux albums en étant toujours assez entourée parce que c’est là-dedans que j’étais confortable et c’est ce que je connaissais.
J’ai beaucoup appris depuis. Je me suis remise énormément au piano durant les deux ou trois dernières années. J’ai fait des cours privés pendant très longtemps, mais j’ai arrêté à l’adolescence. Après, quand j’ai commencé à faire de la musique avec La Patère Rose, mon piano était toujours présent, mais il l’était quand même moins. Avec mon projet solo, je me suis réapproprié l’instrument de façon plus classique. Et j’en suis rendue là, à présenter un bilan des huit dernières années […] au piano, et de façon plus introspective.
LR : Est-ce qu’on peut s’attendre à d’autres collaborations entre Misteur Valaire et toi?
FB : Sans être des collaborations officielles, j’ai beaucoup mis ma voix sur leur album qui va sortir à l’automne, mais je ne suis pas toute seule, c’est plutôt un gros trip de gang!
LR : Si tu devais choisir une seule de tes chansons pour te décrire sur ton dernier album, laquelle serait-elle?
FB : Je pense que ce n’est pas pour rien qu’on a sorti Blanc en premier. Je suis très contente de cette petite chanson-là! [La composition] m’a prise énormément de temps, j’ai vraiment travaillé fort sur le piano.
LR : À quoi est-ce que le public peut s’attendre pour ton spectacle au Café Nostalgica mardi prochain?
FB : Ça va être spécial un peu, je pense! Avec le show solo, je débarque avec une espèce de piano-décor autoportant qui fait de la lumière. Je présente d’abord le spectacle à Sherbrooke et à Ottawa, et après, à Montréal. Ça va donc être une expérimentation… ou un laboratoire, une fin de laboratoire! Parce que ça fait quand même très longtemps qu’on travaille sur ce spectacle.