
Monet au Musée des beaux-arts du Canada : Le pont de bois, reliant l'artiste à l'intellectuel
Par Martin Laroche
Un tableau, entouré de onze autres toiles, permet aux visiteurs de plonger dans la tête d’un peintre intellectuel. Du 29 novembre au 15 février, le musée des beaux-arts du Canada (MBAC) dévoile Monet comme peu d’amateurs auront pu l’observer.
« L’objectif de l’exposition est de comprendre la complexité d’une seule toile. Cette œuvre audacieuse et radicale a été reconnue par l’artiste et ami de Monet, Édouard Manet, qui l’a acquise pour sa collection personnelle. Manet nous a offert le point de départ de notre thématique » souligne la commissaire de l’exposition, Anabelle Kienle Poňka.
Cette exposition inédite a été pensée et mise sur pied par cette dernière. Le directeur du MBAC, Marc Mayer s’en enorgueillit : « Le concept est original et permet, grâce, bien sûr, aux 12 tableaux présentés, mais aussi aux photographies et aux estampes, de changer le point de vue du visiteur par rapport à l’artiste ». L’exposition à cela d’intéressant qu’elle ne cherche pas à présenter le plus grand nombre de pièces phares de l’artiste, mais profite d’une thématique picturale pour démontrer les processus cognitifs de celui-ci. On profite des estampes pour replacer un contexte artistique et des photographies pour dévoiler les horreurs de la guerre. Dès lors, le spectateur comprend les raisons pour lesquelles Le pont de bois est considéré comme une œuvre optimiste. « Ce moment historique important [la fin de la guerre franco-prussienne, 1871] nous permet de découvrir l’intellectuel derrière l’artiste », observe M. Mayer.
Face à la toile Le Pont du chemin de fer à Argenteuil (1874), la commissaire met en évidence la trame narrative cachée derrière ces peintures : « Le pont est englouti dans un contexte plus large; l’amour, la nature. Le pont est un laboratoire pour l’artiste, démontrant les idées qui bougent dans sa tête ». La force de cette exposition est de mettre en évidence cette démarche, tout en entraînant les visiteurs sur les bords de la Seine.
Pour ceux qu’une exposition ne saurait satisfaire, le MBAC convie les amateurs à certaines activités entourant l’exposition. Une conférence aura lieu le jeudi 26 novembre à 18 h. Elle sera donnée par Xavier Rey du musée d’Orsay de Paris et spécialiste de l’impressionnisme. Une réception sera ensuite offerte par l’Ambassade de France au Canada et l’entrée est gratuite. De plus, des projections du documentaire « Le scandale impressionniste », dans ses versions francophone et anglophone, se déroulent en boucle, pendant les heures d’ouverture du musée. Pour en savoir plus, visitez la page web de l’exposition sur le site web du MBAC.