– Par Camille Lhost –
Pour la première fois, une quinzaine d’artistes du Collectif des graveurs d’Ottawa-Gatineau présentent leurs œuvres à la Nouvelle Scène, le théâtre francophone de la ville, situé au 333, avenue King Edward. L’exposition, en libre accès, se tient jusqu’au 13 octobre.
L’idée de créer ce groupe de travail a été lancée en 2010 lorsque Leonard Gerbrant, artiste et professeur à l’École d’art d’Ottawa, a souhaité réunir les graveurs de l’Outaouais. L’objectif est d’échanger des idées et de présenter des expositions communes dans les galeries de la Capitale. Suite au décès du fondateur quelques mois après la création de l’association, les artistes se sont tout de même unis sous un seul et même nom : le Collectif d’artistes graveurs d’Ottawa-Gatineau.
Conserver les techniques anciennes de l’estampe
Depuis sa création, le Collectif gagne constamment des membres, si bien qu’aujourd’hui une quarantaine d’artistes se retrouvent et échangent sur les estampes. Puisque la technique de la gravure est très ancienne, les artistes sauvegardent ce savoir-faire et perpétuent les gestes ancestraux. « Nous utilisons d’autres outils pour créer, surtout pour respecter l’environnement. Par exemple, le plastique remplace le cuivre, et nous usons des produits moins nocifs que l’acide nitrique, pour réaliser ce qu’on appelle le dessin à l’eau forte », explique Jeanne Vaillancourt, membre du Collectif.
Elle confie à La Rotonde la démarche de la technique de la gravure : l’artiste dessine un motif sur une plaque en métal, qui est ensuite baignée dans de l’acide afin que celui-ci creuse les contours du motif. Elle termine par presser une feuille de papier sur le cuivre pour que le dessin apparaisse en estampe.
Mme Vaillancourt note que la variété des travaux présentés dans cette exposition est issue d’« un amalgame d’artistes ayant le même intérêt pour présenter des choses originales ».
Diversifier l’offre de la Nouvelle Scène
Les graveurs d’Ottawa-Gatineau exposent leurs œuvres régulièrement dans les galeries de la ville, parmi lesquelles Orange, Shenkman (Orléans) et la Nouvelle Scène. « Notre défi était d’exposer nos œuvres dans un autre lieu qu’une galerie », poursuit Mme Vaillancourt, ce qui a été relevé. Le vernissage de l’exposition se déroulait en même temps que la Nuit Blanche d’Ottawa, le samedi 22 septembre.
Richard Lebel, directeur général du théâtre francophone, affirme qu’exposer les œuvres d’artistes locaux complète l’offre de la saison culturelle : « Des sondages ont montré que les amateurs d’arts visuels aimaient le théâtre. Nous accueillons donc quatre à cinq expositions par an pour promouvoir ces travaux. »
Mme Vaillancourt conclue l’échange : « La finalité de notre groupe de travail : partager notre amour de la gravure, entre nous, et avec le public. »