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Exonération des étudiants internationaux

21 octobre 2013

– Par Sinda Garziz – 

L’Université d’Ottawa (U d’O) exonérera les étudiants internationaux qui poursuivent leurs études en français à partir de mai 2014. La décision a été divulguée vendredi dernier par communiqué de presse. Cela concernera les étudiants internationaux qui débuteront leur programme l’année prochaine. Cette exemption s’élèvera à un montant de plus de 10 000 dollars par étudiant. En 2012, l’U d’O comptait 3386 étudiants internationaux, dont environ 19 % poursuivaient leurs études en français.

 

Attirer plus d’étudiants internationaux francophones

Concrètement, les étudiants internationaux ne paieront plus de frais supplémentaires par rapport aux citoyens canadiens et aux résidents permanents. La différence est substantielle. Les étrangers paient plus de 10 500 dollars par session en ce moment. Après l’adoption de cette mesure, un semestre leur coûtera entre 3000 et 4000 dollars.

« L’Université d’Ottawa a choisi d’intensifier l’internationalisation de ses programmes d’études, notamment en encourageant la francophonie, la diversité culturelle et l’équilibre linguistique sur le campus », a déclaré la chancelière de l’Université d’Ottawa, Michaëlle Jean, dans un communiqué de presse publié le 8 octobre.

Ce choix s’inscrit dans le plan stratégique Destination 2020, que l’institution applique depuis 2009. Selon ce plan, l’U d’O doit internationaliser ses programmes, amener plus de francophones et aspirer à plus de reconnaissance. Pour faire face à la compétition des universités québécoises, qui attirent une majorité considérable des étudiants internationaux francophones, l’U d’O a donc décidé de baisser les frais. Dans Destination 2020, l’administration a fixé un objectif de 500 admissions par année, dont 40 % doivent être d’étudiants francophones et 30 % d’étudiants étrangers.

« En Europe, il y a peu, ou pas, de frais de scolarité. Il est alors difficile pour les Européens d’accepter de payer pour venir étudier ici, même s’ils en ont les moyens. Quant à la majeure partie des autres pays de la francophonie, les frais peuvent constituer un obstacle de taille », explique le vice-recteur associé à l’international du Bureau international de l’U d’O, Gary Slater.

L’exonération des frais de scolarité pour les étudiants internationaux sera mise en application à partir de mai 2014, soit avec le début des inscriptions à la maîtrise et au doctorat, et avec le début de l’année fiscale. C’est d’une bourse dont bénéficieront les nouveaux étudiants de premier cycle s’ils s’inscrivent à temps plein et à un minimum de trois cours en français. Les étudiants du deuxième cycle devront simplement prouver qu’ils sont diplômés d’un programme francophone.

Par contre, les étudiants internationaux déjà inscrits ne pourront en bénéficier. L’exemption ne concernera que les nouveaux étudiants qui vont s’inscrire à partir de mai 2014, et les titulaires d’un baccalauréat ou d’une maîtrise et désirant passer au deuxième ou au troisième cycle.

« Ce serait horriblement compliqué de réviser tous les dossiers des étudiants déjà inscrits, et de s’assurer qu’ils ont pris un minimum de trois cours sur cinq en langue française durant toutes les sessions étudiées jusqu’à maintenant. Donc comme la plupart des programmes de bourses, ils commencent à un moment donné et ils ne sont pas rétroactifs », argumente M. Slater.

 

Une subvention provinciale?

Pour Khadija Moulahid, étudiante marocaine, il s’agit d’une excellente nouvelle. « Ce serait une raison de rester à Ottawa, même si j’aurai préféré que cela s’applique à tous les étudiants internationaux », a-t-elle confié.

Selon Denis Martineau, étudiant à l’Université d’Ottawa, une telle décision est prise uniquement parce que l’U d’O reçoit de l’argent du gouvernement pour promouvoir la francophonie sur le campus, donc pour attirer plus d’étudiants et pour gagner plus d’argent. Il y voit un objectif qui est purement monétaire. « Selon moi, la promotion doit se faire autrement. On ne devrait pas encourager les étudiants à étudier qu’en français mais à étudier ce qu’ils veulent, dans la langue qu’ils choisissent, ainsi tous les étudiants internationaux doivent en bénéficier », a-t-il expliqué .Le fait que les étudiants déjà inscrits à l’Université ne pourront pas en bénéficier renforce encore plus cette hypothèse.

M. Slater a tenu à préciser que cette décision s’inscrit uniquement dans une politique propre à l’Université, et ne vise pas à renforcer la politique régionale.

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