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Étudiants unis pour une université franco-ontarienne

11 février 2013

– Par Émilie Deschamps – 

Du 8 au 10 février, Sudbury a été l’hôte du premier Forum étudiant de l’Ontario français annuel qui avait pour thème « Vers une mobilisation étudiante franco-ontarienne ».

Samedi, les 80 participants ont pu assister à une conférence et participer à des tables rondes sur l’idée d’une future université franco-ontarienne. France Gélinas, députée du parti néo-démocrate de l’Ontario et critique en matière d’affaires francophones, a profité de sa présentation pour rappeler l’histoire de la lutte pour l’éducation en français en Ontario. Elle a souligné que dans les années 1990, malgré un contexte économique défavorable, l’Ontario s’est doté de deux collèges de langue française, soit la Cité collégiale et le Collège Boréal. Elle a intimé les participants à « ne pas laisser aux politiciens la possibilité de ne rien faire. » « Si on est divisé, si nos revendications ne sont pas claires, les politiciens ne prendront pas en charge le dossier », a-t-elle expliqué.

La nécessité et la faisabilité d’une université franco-ontarienne ont fait consensus parmi les participants. À ce sujet, Michel Giroux, professeur titulaire au département de droit et justice de l’Université Laurentienne a rappelé, lors de sa présentation, que d’autres groupes linguistiques minoritaires, comme les Acadiens et les Anglo-Québécois, ont déjà leurs propres universités. M. Giroux a aussi souligné qu’il y avait des établissements d’enseignement francophones à tous les niveaux en Ontario sauf à l’université.

Prochaine étape, les États généraux

Le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), qui organisait l’événement, prépare également des États généraux du postsecondaire franco-ontarien pour le printemps 2014. Les résultats des tables rondes et des consultations de la fin de semaine seront utilisés pour nourrir ces États généraux. Il y aura aussi des consultations auprès de la communauté au cours de l’automne 2013. La nouveauté de cette initiative, pour Geneviève Latour, co-présidente du RÉFO, est de se demander concrètement comment sera l’université franco-ontarienne et comment elle peut être réalisée, plutôt que de discuter de sa pertinence.

Appel aux étudiants de l’Université d’Ottawa

Alain Dupuis, coordonnateur du RÉFO, explique que si le projet de l’université franco-ontarienne ne s’est pas encore concrétisé, alors qu’il est sujet à discussion depuis longtemps, c’est en partie parce que « les institutions bilingues ont fait des promesses sur leurs capacités à faire vivre le français. On a voulu donner une chance à ces institutions de faire leurs preuves », ajoute-t-il. « En 1970, à l’Université d’Ottawa, les francophones était majoritaires, aujourd’hui, les choses ont empirés. L’assimilation se passe et elle est concrète […] Il y a donc une urgence d’agir », proteste M. Dupuis.

Il lance un appel à la mobilisation aux étudiants ottaviens. « Les étudiants de l’U d’O forment la moitié de la communauté étudiante franco-ontarienne, ils ont une responsabilité d’agir! Même si l’université franco-ontarienne ne sera peut être pas à Ottawa, ce serait bien qu’ils fassent cela pour la communauté », argue-t-il.

Souvenirs du printemps québécois

Durant la dernière Assemblée générale annuelle du RÉFO, l’idée d’un rapprochement entre les mouvements étudiants québécois et ontarien avait émergée. Éliane Laberge, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), a donc été invitée à donner une conférence intitulée « Le printemps érable et les apprentissages pour l’Ontario français ».

Interrogée sur la possibilité pour les associations étudiantes québécoises de donner leur appui à une éventuelle mobilisation étudiante franco-ontarienne, la présidente de la FECQ a répondu que « donner son appui est toujours possible, mais il ne faut pas compter sur les appuis externes car ils demeurent toujours symboliques. Durant le printemps érable, on n’a pas cherché à avoir des appuis dans le reste du Canada, mais c’est toujours une bonne chose. » Elle a ajouté qu’il serait difficile d’avoir un mouvement étudiant pancanadien puisque l’éducation est une compétence provinciale et que les enjeux varient selon les provinces.

Mme Laberge souligne aussi que la FECQ a pris certains engagements en ce qui concerne la protection de la langue française, mais que ses membres demeurent divisés sur le sujet.

Des priorités pour chaque campus

Les participants se sont aussi regroupés par institution pour établir des priorités sur leur campus en matière de francophonie. Les étudiants de l’Université d’Ottawa (U d’O) ont souligné l’importance d’avoir une meilleure représentativité des francophones sur les associations étudiantes, de pousser pour la désignation de l’U d’O sous la loi sur les services en français et d’avoir une meilleure communication entre les divers groupes francophones.

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