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Arts et culture

Être « un » dans sa quête d’identité

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– Par Shabnam Bahramifarid –

Le Centre national des Arts a présenté, du 5 au 8 mars, la pièce de théâtre Un du dramaturge Mani Soleymanlou.

Un est une pièce dont le seul acteur, Soleymanlou lui-même, partage son défi de répondre à la question suivante : qui suis-je? Il cherche dans ses propres origines iraniennes pour répondre à cette question, sans toutefois parvenir à lever le doute qu’il a sur ses celles-ci. Il se demande si on peut encore le nommer Iranien une fois qu’on le compare à ceux qui vivent encore en Iran et qui se battent pour la liberté de leur communauté, pour la liberté de parole et dans un Iran qui ne lui est plus familier. En commençant avec sa naissance en Iran, Soleymanlou raconte l’histoire de sa quête identitaire. Il décrit ses voyages à Paris, à Toronto et à Montréal et l’effet de ces derniers sur son identité. Un homme qui au début était seulement Iranien, devenait un Français à Paris et enfin un Canadien à Montréal. Ensuite, utilisant des souvenirs de ses séjours en Iran, Soleymanlou explore l’Iran qui constitue encore une partie de son identité actuelle. Or, il raconte aussi l’Iran qu’il ne connait plus, un Iran dont les problèmes politiques desserrent ses liens culturels originels.

À la fois drame et comédie, Un utilise plusieurs éléments pour représenter la quête de l’identité. La scénographie est très simple : une soixantaine de chaises alignées que le dramaturge traverse pour passer d’une partie de l’histoire à une autre. Parfois, les chaises représentent des personnes qui elles-mêmes s’efforcent de s’identifier. Par exemple, à un moment, Soleymanlou se met en face d’une chaise et dit que cet « Iranien » veut se battre pour sa propre voix.

Cependant, Soleymanlou étant seul sur scène, c’est à lui de présenter les multiples identités qui habitent le même homme. Pour ce faire, il utilise non seulement plusieurs langues (iranien et français), mais aussi les différentes nuances que contient sa voix. Par exemple, lorsque cette dernière se fait forte et joyeuse de manière exagérée, le spectateur comprend que Soleymanlou fait semblant de bien connaitre ses origines. À l’opposé, lorsque sa voix baisse et devient plus sérieuse, on se rend compte de sa profonde détresse de ne pas savoir qui il est vraiment. Les jeux de couleurs des éclairages rendent ce spectacle encore plus intéressant. En effet, le jaune foncé représente sa vie en Iran et le bleu symbolise le profond attachement d’un Iranien envers son pays. Même l’action d’éteindre la lumière a du sens, que ce soit pour introduire une autre partie de l’histoire ou pour représenter les difficultés qu’endure le peuple iranien.

Pièce originale et complexe, Un montre que c’est en raison de notre constante recherche d’identité que nous sommes tous « un ». Peu importe d’où vous venez et où vous allez, la quête ne cesse jamais.

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