États généraux sur la francophonie d’Ottawa : Un post mortem trois ans après
– Par Samuel Lafontaine –
Près de trois ans après le début des États généraux sur la francophonie d’Ottawa, une trentaine de personnes se sont réunies dans les bureaux de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) pour faire un examen post mortem de la situation en ce début d’année électorale.
Lors de la réunion de jeudi après-midi, plusieurs voix se sont levées pour critiquer la durée très longue du suivi et le manque de résultat communiqué. Une autre critique qui a été faite concernait la place des jeunes lors du Sommet des États généraux.La présence de la jeunesse n’a pas été constante. Néanmoins, lors d’un tour de table, la plupart des gens qui ont pris la parole ont jugé que les États généraux ont été utiles (malgré une participation limitée à quelques centaines d’individus) à la communauté et ont affirmé que cette élection municipale ottavienne sera un bon baromètre pour juger l’utilité de cette grande discussion entre francophones sur les besoins de leur communauté.
La principale recommandation des États généraux concernait le bilinguisme officiel à Ottawa selon le principe de capitale d’un pays bilingue, ville bilingue. Au niveau de la politique du bilinguisme officiel à la Ville d’Ottawa, l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO) a décidé de ne pas en faire son cheval de bataille afin de se consacrer sur les problèmes liés à l’offre des services en français déjà existants. C’est pourquoi un comité des citoyens dirigé par l’activiste John Trent a été mis en place pour assurer que cette recommandation des États généraux sur la francophonie d’Ottawa soit reprise au-delà de la consultation.
Pour la communauté francophone, les élections municipales d’octobre 2014 doivent permettre d’augmenter sa représentation à l’Hôtel de Ville et de reprendre les lignes directrices définies lors des États généraux et de les porter dans la sphère politique afin de les réaliser. En 2010, plusieurs conseillers francophones d’expérience tels que Michel Bellemare, Georges Bédard et Jacques Legendre ont quitté et un seul conseiller franco-ontarien a été élu lors de cette élection. Pour l’instant, Mathieu Fleury, seul conseiller francophone sortant, a annoncé qu’il se représente dans le quartier Rideau-Vanier. Dans le quartier Innes, où le conseiller sortant, Rainer Bloess, a décidé de ne pas se représenter, les francophones Mathieu Fortin et François Trépanier sont tous deux candidats à sa succession, de même que l’anglophone Roland Stieda. Pour l’instant, peu de francophones ont signalé leur intérêt pour un poste de conseiller municipal dans les autres quartiers de la ville, mais certains anglophones bilingues sont candidats.
Les États généraux ont été pensés en 2010 puis un comité a été constitué en avril 2011 avant le lancement officiel en juin de la même année. En novembre 2011, un colloque intitulé « Penser la ville : Ottawa, lieu de vie français » s’était déroulé à l’Université d’Ottawa. Une trentaine de cafés citoyens ont par la suite été tenus partout dans la ville durant l’année 2012 et un sommet a fait suite à ces rencontres, cette fois en novembre 2012. Les enjeux discutés au sommet avaient été établis lors des cafés citoyens. Enfin, l’année 2013 a été marquée par cinq comités de suivi sur les différentes thématiques discutées au sommet. Ces thématiques étaient le bilinguisme, le développement et la vitalité, la représentation, l’inclusion, et le rapprochement.
La tenue des États généraux sur la francophonie d’Ottawa a également permis d’établir une façon de faire qui a été en partie reprise par le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), la FESFO et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) lors de l’organisation des États généraux sur l’éducation postsecondaire en Ontario français.