Par Frédérique Mazerolle
Alors que l’Université d’Ottawa (U d’O) se maintient en haut des classements des institutions postsecondaires les plus vertes au pays, il semblerait que rien d’est tout blanc ni tout noir. Si l’administration prône son engagement à prendre des décisions d’investissement qui tiennent compte des questions environnementales, sociales et de gouvernance (« ESG »), elle s’attire pourtant à ce jour encore les foudres du mouvement mondial Zéro Fossile, qui souhaite le désinvestissement des universités de l’industrie pétrolière et des énergies fossiles. Explications.
Énergie Positive, un symbole de l’implication de l’U d’O avec l’industrie pétrolière
4 mars 2015 : Encore tout jeune, le groupe Énergie Positive, financé par Le Collaboratoire, organise une première conférence exclusive à l’Université d’Ottawa. À la table, professeurs, membres de la communauté et dirigeants de l’industrie pétrolière sont réunis pour discuter de l’acceptabilité des ressources énergétiques. De la série de conférences est ressortie une entente de trois ans sur le projet Énergie Positive, sous la gouverne de l’U d’O.
Interrogée en avril dernier les motifs derrière initiative, Monica Gattinger, professeure au sein de l’École d’études politique et présidente du Collaboratoire, déclarait que « la question de l’acceptabilité sociale dans le domaine de l’énergie devient vraiment la question, de nos jours, qui est prioritaire en matière de recherche ».
Le 6 novembre, le groupe Énergie Positive, en collaboration avec l’organisme Economic Club of Canada, a invité une deuxième fois les membres de la communauté à assister à la conférence « Grandes idées : dialogue des chefs de file du secteur de l’énergie ».
Trop d’investissements dans l’industrie de l’énergie fossile?
Beaucoup de membres de la communauté universitaire ont dénoncé les liens étroits que continue d’entretenir l’Université avec le secteur énergétique. Fin septembre, dans une lettre ouverte, une centaine de professeurs de l’U d’O dénonçaient le financement que l’institution accorde à l’industrie du pétrole.
En octobre dernier, Noémie Lavoie, membre du groupe uOttawa Sans Fossiles, admettait avoir de la difficulté à comprendre pourquoi l’institution ne voulait pas se désinvestir des industries fossiles. « Je crois que l’Université est consciente de l’importance du développement durable, mais qu’elle a peur pour son portefeuille. »
Alors que l’Université n’a toujours pas émis de plan direct quant au désinvestissement, Néomie Duval a tout de même partagé que « l’Université travaille à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles en diminuant sa consommation d’énergie […] [en éliminant] l’utilisation de combustibles polluants (comme le chauffage au pétrole) et en investissant dans les technologies renouvelables ».