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Arts et culture

Estampes numériques contre les changements climatiques

16 novembre 2019

Crédit visuel; Voix visuelle

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe du pupitre Arts et culture 

Ce jeudi 14 novembre, au Centre d’artistes Voix visuelle, avait lieu le vernissage de l’exposition d’estampes numériques sur les changements climatiques, Portant sur les effets et les causes du phénomène.

Voix visuelle est reconnu pour ses expositions de nature engagée et, cette fois-ci, la thématique s’est imposée d’emblée pour la commissionnaire Paula Franzini.  

Consciente de la nécessité d’agir, Franzini a proposé la thématique qui fût rapidement acceptée par l’équipe. Ensuite, elle a regroupé les oeuvres de plus d’une soixantaine d’artistes provenant de l’Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, le Canada, la France, la Grèce, la Hongrie, le Japon, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie et de l’Ukraine.

Les oeuvres ont été choisies à la fois pour des raisons esthétiques et leur lien étroit avec le thème. Selon elle, bien que toutes et tous doivent mettre la main à la pâte, les artistes peuvent jouer un rôle car « ils savent communiquer ». 

Un article du New York Times comme inspiration 

Paula Franzini a catalysé son ambition de faire de la situation du climat la prochaine thématique de l’exposition suite à un témoignage de son père. 

« Mon père avait lu un article dans le New York Times sur comment on aurait pu éviter le problème qu’on a maintenant si on s’était concentré dans les années 60 […]. Il était en larme quand il a lu cet article […]. [Il s’est dit] ça va peut-être pas arriver dans sa vie, mais peut-être dans la mienne » raconte-t-elle. 

Constatations chocs 

L’artiste Frances Caswell-Routhier a abordé la thématique en observant son entourage. Lorsqu’elle assistait aux effets des catastrophes climatiques importantes, elle prenait ces derniers en photo : « j’ai commencé avec les inondations puis la tornade […]. Plus je regardais, plus je voulais prendre des photos ».

Le paradoxe de certain.e.s l’a ensuite saisi, principalement une habitation où la poubelle débordait de bouteilles d’eau en plastique : « j’en revenais pas » a-t-elle déclaré. 

D’une centaine de photos de bouteille en plastique est né son oeuvre à jeux de mots « A bu… abus » où elle superpose ces dernières en créant un effet de distorsion rappelant le trop plein de la pollution. 

Qu’en sera-t-il du ciel ?

Pour l’artiste Yanie Porlier, il était nécessaire de toucher au ciel, trop souvent délaissé par rapport à la terre. Elle explique que nous oublions très souvent le ciel qui est bien présent et fait lui aussi parti de la terre.

Elle a eu l’idée de créer un coucher de soleil : « s’il y a une crise climatique, la première chose qu’on risque de voir altéré c’est le coucher de soleil, il risque de changer assez drastiquement ».

« Pour moi, la terre c’est le coucher de soleil, c’est tout le cycle de la terre, de la vie […]. Ça nous permet de voir l’au delà de la terre […], qu’on est pas seul », poursuit-elle. 

Pour construire la première image en noir et blanc, elle a pris des photos de coucher de soleil avec un ciel nuageux puis une photo plus colorée pour créer la deuxième image. Elle a ensuite déconstruit le plan de couleur grâce à un logiciel différent de celui utilisé pour la photo précédente. Par la déconstruction de l’image, elle cherche à signifier un peu « la mort du ciel […], la mort de la terre.» 

Scientifique de formation, l’artiste ne se dit pas inquiète pour la terre mais avoue que l’espèce humaine, elle, devra « c’est sûr, se réajuster ». 

L’exposition se poursuivra jusqu’au 10 décembre 2019.

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