– Par Sara Ghalia –
Qui n’a pas, durant l’année universitaire, fuit Ottawa pendant une fin de semaine tranquille? Que ce soit vers l’ouest- Toronto – ou l’est – Montréal, plusieurs d’entre nous attendent avec impatience le vendredi après-midi, lorsqu’on embarque dans le bus ou le train, et adieu Ottawa… pour quelques jours.
Cette fin de semaine, je l’ai passée à Montréal, ville que je n’avais pas vue depuis octobre dernier. Mes souvenirs de touriste étaient donc assez flous, et de nouveau, je me suis étonnée du nombre effarant de jeunes gens qui demandent : « Parlez-vous français mademoiselle? » et vous expliquent en quelques secondes leur situation financière précaire. N’étant pas une habituée des grandes villes, je n’ai pas la facilité qu’ont les Montréalais à ignorer complètement la situation.
Si les rues du centre-ville ne sont donc pas si agréables à traverser, Montréal offre tout de même une panoplie de petites boutiques – et c’était bien là la raison de mon aventure. Il est très facile de sortir d’une boutique pour rentrer tout de suite dans une autre, jusqu’à l’heure de fermeture des magasins. Au bout du très long boulevard St-Laurent se trouvent quelques jolies trouvailles du genre « vintage » ou « hippie »; accessoires et habits au style du siècle dernier, la plupart « made in China », malheureusement (boutique 1861, la petite garçonne, etc.). Quand il s’agit de bars, il est tout aussi facile de trouver des enseignes dans le même style. Un exemple, biiru, sur la rue City Councilors, offre un décor sobre – noir et blanc – avec des dessins à la japonaise. Les chaises mêmes ont des caractères japonais et le connaisseur peut facilement comprendre que les mots ne veulent pas dire grand-chose. Malheureusement, les lieux 100 % japonais ne sont pas faciles à trouver. On parle plus de « Fusion », genre de plus en plus populaire à Montréal et qui s’installe tant bien que mal à Ottawa et Gatineau aussi.
Dans ma recherche de quelques trouvailles japonaises, je tombe sur « banzai », un magasin japonais-coréen sur le boulevard Décarie, mais contrairement au nom et à la publicité qu’on en fait en ligne, il est bien plus coréen que japonais. Le personnel ne parle aucun mot de français, mais si vous connaissez le coréen, je ne doute pas qu’ils n’auraient pas dit non à une petite conversation dans leur langue natale.
Moins drastique, le China Town de Montréal offre une jolie sélection de magasins et de restaurants asiatiques, où si on ne peut pas vous servir en français, on tourne facilement à l’anglais – ou au mandarin/cantonnais si vous vous sentez courageux. Sinon, si mes quelques jours à Montréal ne m’ont pas permis d’avoir un avis sur le houleux débat de l’usage de la langue anglaise dans la métropole, c’était une escapade bien méritée et j’encourage tout étudiant stressé par ses milliers de devoirs à rendre et d’examens à réviser de fuir l’Université et de prendre le premier bus pour Montréal – ou Toronto.