
Environnementalisme blanc : Pour une lutte plus inclusive contre les changements climatiques
Boni Guy-Roland Kadio
La problématique des changements climatiques peut être étudiée sous tous les angles, en particulier sous un point de vue racial. Dans le cadre de la Semaine verte, organisée par le Centre de développement durable de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), celle-ci a recensé plusieurs thèmes qu’elle jugeait d’actualité, dont l’environnementalisme « blanc ». La Rotonde était présente lors de l’atelier, présenté par Chloe Rockarts, qui a porté un regard critique sur la lutte contre les changements climatiques.
L’oratrice, qui est également étudiante en communication et en études cinématographiques à l’Université d’Ottawa (U d’O), soutient que son objectif principal était de « déconstruire ce que ça signifie ‘être vert’ ». Son intérêt s’est notamment développé lorsqu’elle a pris conscience du clivage racial qui existait dans le monde de l’environnementalisme : « Les personnes de couleur ne représentent que 12 à 15 % des membres des organisations environnementales et des agences gouvernementales ». Pourtant, soutient-elle, ce sont ces populations minoritaires, marginalisées et indigènes, qui sont les plus touchées par les changements climatiques.
Elle s’insurge contre le manque d’intersectionnalité dans les études et les actions environnementales qui « échouent à prendre en considération les catégories de race et de classe », ce qui a conduit à ce qu’elle appelle « l’environnementalisme blanc ». Pour elle, l’environnementalisme blanc « c’est dire aider l’environnement, par exemple, en disant construire des écoles en Afrique, acheter des produits végétaliens ou organiques, et donc dire aider l’environnement, car tu consommes ».
À l’opposé, elle préconise la justice climatique, ce qui signifie de « prendre en considération les communautés, soit indigènes ou des personnes de couleur, qui luttent parce que leurs terres leur sont prises ou leurs vies détruites à cause de ce qu’ils sont, à cause de leur race, et de lutter pour une planète qui est meilleure pour tout le monde ».
Pour Rockarts, les solutions pour un meilleur front contre les changements climatiques sont multiples. Elle mentionne entre autres « l’autonomie des communautés, l’équité dans la distribution des ressources, le soutien des médias alternatifs et l’engagement dans des systèmes modelés pour les groupes racialisés ».
Geoffroy Carter, directeur bénévole des communications du Centre de développement durable, est d’accord avec la perspective critique de Chloe Rockarts : « C’est toujours un problème avec les organisations environnementales d’être le plus inclusif possible. » Il conclut en affirmant que « la lutte contre les changements climatiques passe par les solutions non pas d’une partie de la population, mais de la population entière ».