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Arts et culture

Entrevue : Yes Mccan, de Dead Obies

Par Myriam Bourdeau-Potvin

La Rotonde a pu discuter avec Yes McCan, membre de la formation post-rap Dead Obies, originaire de la Rive Sud de Montréal. Le groupe sera de passage le samedi 12 mars au Petit Chicago pour présenter son tout récent album Gesamtkunstwerk

La Rotonde : Vous avez réalisé dokumentarfilm, une œuvre cinématographique qui invite vos fans à découvrir le processus derrière la création de votre dernier album Gesamtkunstwerk. Pourquoi avoir choisi le documentaire comme article promotionnel?

Yes McCan : Ça permettait d’ouvrir une fenêtre sur la création de l’album. Il y a aussi une volonté dans le processus de démystifier le spectacle et l’aura qu’il y a autour de la relation de pouvoir immuable entre l’acteur et le spectateur. Je pense qu’on va essayer de casser le mythe, en allant derrière la scène et en ayant un cover d’album sur lequel l’artiste se trouve au centre de la foule.

LR : Vous avez mis le public de l’avant lors de votre spectacle d’enregistrement au Centre Phi, notamment en prenant des photos de la foule et en les réutilisant comme matériel de spectacle. Qu’est-ce que la foule a ajouté à vos enregistrements live?

YM : Ce que ça donne d’enregistrer en spectacle, c’est l’énergie. Cette espèce de magie n’est pas là quand on enregistre en studio. Ça rend le processus plus vivant à réaliser. Notre intention était de transmettre l’énergie que vivent ceux qui viennent nous voir en spectacle sur le disque pour obtenir un album plus fidèle à ce qu’on pourrait présenter en spectacle. Souvent, on écrit une chanson, puis on les enregistre pendant deux ans, et à la fin les chansons sont meilleures que quand tu les as écrites, parce que c’est mieux rodé. Le spectacle nous a permis de roder ces chansons-là avec un band, de les jouer devant un public et de voir ses réactions avant de fixer les chansons en enregistrement.

LR : L’essai La Société du spectacle de Guy Debord a été au centre de votre processus créatif. Pouvez-vous nous expliquer comment vous l’avez utilisé dans la conceptualisation de l’album?

YM : C’était une piste de départ. Puisqu’on travaille à six, on aime avoir un terrain de jeu commun où on peut aligner le discours. On avait déjà l’idée de faire un album qui mixait du live et du studio, et la théorie de Guy Debord est basée sur la métaphore du spectacle comme rapports sociaux entre les humains. Que ce soit sur le plan politique, culturel ou social, il fait une analogie dans laquelle le spectacle devient la façon dont on expérimente la réalité, c’est-à-dire qu’on doit passer par le faux pour vivre un moment du vrai. Les gens sont plus intéressés par la représentation d’une chose que par la chose en elle-même. […] Pour nous, c’était super d’actualité dans le monde dans lequel on se trouve en 2016, avec l’hyper-connexion des réseaux sociaux, des pages, des promotions, d’Instagram, de Facebook… On a l’impression d’être en plein au cœur du spectacle social et c’était une trame de départ super importante pour nous.

LR : À quoi est-ce que les spectateurs de la région Ottawa/Gatineau peuvent s’attendre à voir le samedi 12 mars prochain?

YM : Ils vont pouvoir entendre l’album pas mal en entièreté, avec un nouveau spectacle et une nouvelle fougue de route. On a passé environ deux ans sur la route puis on a pris un break la dernière année pour faire l’album, donc je pense qu’on a hâte de retourner faire des concerts un peu partout, alors l’énergie va être vraiment bonne!

 

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