Inscrire un terme

Retour
Sports et bien-être

Entrevue avec Hannah Sunley-Paisley : Gee-Gee un jour, Gee-Gee toujours

5 octobre 2014

DSCF8908– Par Moussa Sangaré-Ponce –

Avant d’être introduite au temple de la renommée, Hannah Sunley-Paisley s’est entretenue avec La Rotonde pour discuter de sa carrière universitaire et de sa vie.

Peu importe le sport, Hannah Sunley-Paisley est l’une des forces les plus dominantes qui ait jamais porté un maillot des Gee-Gees. Le 26 septembre, Sunley-Paisley a été introduite au temple de la renommée du basketball féminin du Gris et Grenat. « C’est immense d’être honorée de cette façon. Aucun prix comme celui-ci n’est individuel. J’en dois la plupart à mes coachs et coéquipières. Ça reflète plus les gens avec qui j’étais que moi-même », explique-t-elle.

Bien qu’elle ait mené son équipe à un championnat de l’OUA et à une médaille de bronze du SIC, Sunley-Paisley a quand même quelques regrets sur son temps passé à Ottawa. « J’ai été retirée pour avoir commis trop de fautes lors de mon dernier match à l’Université d’Ottawa (U d’O), et j’ai commencé à pleurer sur le banc », confie-t-elle. Elle indique aussi que battre Windsor dans les finales de l’OUA était un de ses moments qui lui font le plus chaud au cœur. Si elle affirme que si elle le pouvait, elle remonterait sûrement le temps pour appliquer ce qu’elle sait aujourd’hui à sa carrière dans le SIC. « Je suis plus en forme maintenant que quand j’étais athlète et ça me chagrine tellement de savoir ce que j’aurais pu faire avec ce que je connais maintenant ».

Aujourd’hui, Sunley-Paisley est encore impliquée dans le basketball de plusieurs façons. Elle joue dans une ligue de basketball récréative d’hommes au Collège Algonquin, elle entraine une équipe de garçons de moins de 16 ans et chaque année, elle se rend aux essais pour faire partie de l’équipe nationale de basketball féminin. Cette année, elle a réussi à se rendre au top 20, mais elle n’a pas été l’une des 14 choisies pour représenter le Canada.

Au secondaire, le basket n’était pas la seule passion de Hannah. « J’étais dans quelques comédies musicales et j’ai adoré ça. En 11e année, c’est là que j’ai appris les complexités du basketball. Par contre, si j’avais le choix entre être la meilleure joueuse dans la WNBA et être une vedette médiocre sur Broadway, je choisirais Broadway », avoue-t-elle. Cependant, elle a choisi le parcours du basket, un parcours qui lui a permis d’être reconnue comme une des meilleures athlètes au pays, et qui l’a même amenée en Allemagne. Le basket était quelque chose de naturel pour Hannah, mais c’est entre sa deuxième et troisième année qu’elle a fait la transition de talent athlétique sur un terrain de basketball à joueuse de basketball.

Depuis qu’elle est devenue entraîneur, Sunley-Paisley apprécie plus les entraineurs qu’elle a eus. De plus, depuis son temps comme Gee-Gee jusqu’à maintenant, elle n’arrive pas à croire qu’elle est un modèle pour des jeunes. « C’est accablant! Je parle souvent avec des jeunes filles et je n’aime pas les décevoir. Des fois, il y a beaucoup de pression. Par contre, c’est génial de savoir que quand je parle à des jeunes, elles m’écoutent », raconte-t-elle.

Contrairement à une foulée de jeunes athlètes canadiennes, Sunley-Paisley a décidé de rester au Canada pour sa carrière universitaire. Après sa cinquième année, elle a reçu le prix pour meilleure joueuse de basketball féminin du SIC. Cependant, ce n’était pas le plus grand compliment qu’elle allait recevoir lors de son voyage à Calgary. Elle raconte que « le plus grand compliment que j’ai reçu, c’est pendant ma cinquième année, après avoir été joueuse de l’année, un homme m’a approchée et m’a dit « Merci d’avoir joué ton basketball au Canada. » J’étais tellement contente d’entendre ça ».

Maintenant, avec son poste d’entraineur, elle se dédie à garder les jeunes athlètes au Canada. « Un de mes buts comme coach est de laver le cerveau de tous les jeunes pour qu’ils jouent leur basketball universitaire au Canada. Sinon, le basketball canadien ne s’améliora jamais », confie Sunley-Paisley. Au camp national, elle a demandé à des joueuses pourquoi elles avaient choisi la NCAA au lieu du SIC et la raison est simple : aux États-Unis, c’est gratuit!

Elle attribue cela aussi à un manque de respect pour les athlètes qui décident de rester. « Les bons joueurs ne sont pas respectés. Il y a un temps où Warren Ward était clairement le meilleur joueur au pays et ils ne l’ont pas reconnu. C’est honteux! Il est de même pour Johnny [Berhanemeskel]. Juste parce qu’il est dans la même division que Carleton et qu’on le compare toujours, ça ne veut pas dire qu’il est moins bon ».

Même à ce jour, Sunley-Paisley a toujours la piqure pour le basket universitaire et pour la vie d’athlète. « Je voudrais qu’on me laisse venir aux pratiques. Ça me manque tellement! Je parle encore avec Kellie [Ring], c’est la seule avec qui j’ai joué. J’ai aidé Pene [Akpene Kwame] cet été, c’était amusant », souligne l’ancienne Gee-Gee. L’aspect familial qu’il y avait chez tous les Gee-Gees lui manque aussi. « Je vivais à côté du terrain Matt Anthony. Quand je pouvais boire, je prenais une chaise et je regardais un match de soccer en buvant une bière. Je blaguais avec les filles de rugby quand elles pratiquaient tôt le matin. On avait une petite communauté ».

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire